Basketball: Au BC Boncourt, une sanction au timing qui interpelle

Nul besoin de trop lire entre les lignes. Mis devant le fait accompli de la suspension de son meilleur joueur Martins Igbanu, deuxième meilleur marqueur de la saison régulière avec 22,5 points de moyenne et révélation de la saison de SB League, Grégory Franc crie au complot. «Le juge connaît très bien la date des play-off. On a quand même ce sentiment que tout est fait exprès pour que cette suspension arrive quand elle ne doit pas arriver.»

Le président du BC Boncourt est en colère et il a fait passer son message vendredi, sur «Radio Fréquence Jura», à destination de Swiss Basket. «Je trouve inacceptable de la part de notre ligue d’attendre cinq semaines pour donner un résultat et que celui-ci tombe 24 heures avant les play-off. Je ne peux pas comprendre cette situation.»

Pour comprendre son courroux, il faut remonter au 31 mars. Après un court succès à Bâle, le top scorer jurassien Igbanu s’est fait justice lui-même aux vestiaires en «répondant» à l’Américain de Starwings De’Shawn Williams, qui lui avait asséné un coup au visage à la fin du deuxième quart-temps. À ce moment-là, la vidéo ne marchait pas et les arbitres, qui ont seulement vu les images à la mi-temps, n’ont pas pu revenir sur leur décision de ne pas exclure le joueur étranger bâlois. De quoi faire ruminer Igbanu, qui a salué Williams après le buzzer final comme si de rien n’était…

Le coup de sang d’Igbanu à postériori a fait l’objet d’un rapport du commissaire de la rencontre et le dossier a été transmis à la commission de discipline, qui doit dans ces cas-là statuer via son juge unique. «Mais celui-ci n’est pas professionnel, explique Erik Lehmann, secrétaire général à la fédération. Pour des faits qui se passent en dehors du parquet, il doit recueillir tous les témoignages pour prendre une décision en connaissance de cause et pas en trois minutes. C’est toujours comme cela que ça fonctionne.»

Ce juge unique avait toutefois la possibilité de suspendre l’intérieur nigérian à titre provisoire mais il ne s’est lancé dans une procédure rapide. Résultat, Igbanu a disputé les cinq dernières rencontres du mois d’avril et a activement participé à la qualification jurassienne pour les phases finales. Avant de se voir notifier sa suspension, ce vendredi, pour trois matches et deux autres avec sursis, toujours selon «RFJ». Un timing très malheureux qui interpelle et enterre quasiment les chances boncourtoises de réaliser l’exploit contre Massagno, une formation contre qui le BCB s’était incliné de quatre unités en début de saison puis d’un point dans son Chaudron.