Découpage électoralUn tribunal somme l’Alabama de ne plus discriminer les Noirs
Aux États-Unis, une Cour a à nouveau ordonné à l’État du sud de modifier son découpage électoral. Le précédent diluait le poids des Afro-Américains, le second ne faisait pas mieux.
Un Tribunal fédéral américain a commandé, mardi, une nouvelle carte des circonscriptions électorales de l’État de l’Alabama, dans le sud des États-Unis, estimant la carte actuelle toujours discriminatoire envers les électeurs noirs.
Il s’agit du dernier épisode en date d’une bataille judiciaire en cours dans plusieurs États au sujet de la pratique, par les partis politiques, du découpage électoral, dite «gerrymandering», consistant à tracer les frontières des circonscriptions électorales de manière à diluer le poids de minorités pour s’assurer un avantage.
En juin, la Cour suprême des États-Unis a invalidé la carte adoptée par la majorité républicaine de l’Alabama, au motif qu’elle violait le Voting Rights Act, grande loi sur les droits civiques de 1965. Ce texte avait été adopté pour empêcher les anciens États ségrégationnistes du Sud de priver les Afro-Américains du droit de vote.
Mauvaise volonté
La Cour suprême avait ordonné aux élus républicains de redessiner leur carte, afin que les Afro-Américains, qui constituent 26% de la population de l’État, soient majoritaires dans deux des sept circonscriptions pour les élections à la Chambre des représentants. Mais dans la nouvelle carte adoptée en juillet, ils ne sont toujours majoritaires que dans une circonscription, atteignant seulement 39% dans une deuxième, ce que le Tribunal fédéral a considéré comme insuffisant.
Dans leur décision, les trois juges se disent «troublés» par le fait que la majorité républicaine ait non seulement tardé à effectuer le redécoupage requis, selon eux, par la loi, mais aussi qu’elle n’ait «même pas entretenu l’ambition» de le faire. Compte tenu des délais serrés, en particulier en raison des élections présidentielle et législatives, en 2024, ils ont décidé de mandater un expert indépendant pour assurer le redécoupage.
Sur sept élus d’Alabama à la Chambre des représentants, six sont républicains et blancs, la septième étant démocrate et noire.