SantéLes cantons contribuent à l’explosion des primes maladie
Les cantons approuvent des tarifs hospitaliers trop élevés, c’est une des raisons pour lesquelles les primes explosent. Un aperçu actuel des coûts du surveillant des prix montre des différences majeures pour les mêmes traitements hospitaliers.
Une opération de l’appendicite à la clinique Santa Chiara à Locarno (TI) sera facturée 6090 francs à un assuré d’Helsana. La même intervention à l’hôpital de l’Île à Berne lui coûtera en revanche beaucoup plus cher: 7810 francs, soit 28% de plus. Cet exemple n’est pas un cas isolé, rapporte la «SonntagsZeitung»: il existe de grandes différences de coûts pour tous les traitements hospitaliers stationnaires fréquents, comme le montre un aperçu actuel des tarifs du surveillant des prix, Stefan Meierhans, sur son site internet.
Pourtant, la loi sur l’assurance maladie (LAMal) précise que les prix doivent s’aligner sur ceux des hôpitaux les moins chers. Cependant, cette loi est ignorée par de nombreux gouvernements cantonaux, qui sont chargés d’approuver les tarifs.
Une «norme nationale pour les tarifs»
«Les hôpitaux veulent trop d’argent. Les assureurs négocient mal. Les gouvernements cantonaux approuvent des tarifs trop élevés. Et le Conseil fédéral ne fait rien pour combattre les conflits d’intérêts entre les cantons. Il devrait enfin définir clairement les rôles et établir une norme nationale pour les tarifs», critique Stefan Meierhans. Le surveillant des prix touche ici un point sensible: bien que la loi soit claire, les ordonnances d’exécution du Conseil fédéral ne contiennent toujours pas de dispositions précises sur la manière dont les hôpitaux et les caisses maladie doivent fixer les tarifs.
Les deux associations de caisses maladie Curafutura et SantéSuisse réclament depuis longtemps une norme juridiquement contraignante et uniforme pour toute la Suisse concernant la fixation des tarifs hospitaliers.
Il y a trois ans, le Conseil fédéral a présenté un projet d’ordonnance allant dans ce sens. Cependant, l’introduction de cette norme tarifaire à l’échelle nationale a échoué en raison de l’opposition des cantons. Ceux-ci craignaient que les soins hospitaliers ne soient gérés qu’en fonction du critère des coûts, ce qui conduirait à des déficits et à des fermetures d’hôpitaux.