SessionLe National veut un trafic aérien neutre en CO₂ d’ici à 2050
La Chambre du peuple a accepté un postulat de sa commission chargeant le Conseil fédéral de montrer dans un rapport comment un vol neutre en émissions peut être possible d’ici à 2050.
- par
- Christine Talos
Le Conseil fédéral devra montrer dans un rapport comment il est possible d’avoir un trafic aérien neutre en termes de CO2 d’ici à 2050. Le National a en effet accepté un postulat en ce sens de sa commission de l’environnement. Le texte faisait suite au rejet de neuf initiatives cantonales demandant l’introduction d’une taxe sur les billets d’avion ou d’un impôt international sur le kérosène.
Pour la commission, le transport aérien doit faire quelque chose dans le domaine du climat, a relevé Christophe Clivaz (Verts/VS). «D’ailleurs, les principaux acteurs de l’industrie en Suisse comme Swiss, Easyjet, ou les aéroports nationaux, se sont engagés en faveur de la stratégie à long terme de la Confédération et de l’objectif zéro net. La grande question est de savoir comment y parvenir», a-t-il relevé. Car l’enjeu est de taille. En effet, 70 à 80% des émissions de CO2 proviennent des avions moyen et long-courriers. «Si on veut réduire ces émissions, il faudra soit diminuer le nombre de vols, soit utiliser du kérosène durable synthétique ou à base de biomasse», a-t-il expliqué.
Miser sur l’innovation dans la recherche
Une minorité de droite de la commission ne voulait pas du postulat. «Une solution suisse isolée nuit à notre place industrielle suisse et met en danger des emplois», a ainsi lancé Monika Rüegger (UDC/OW). Pour elle, il faut plutôt miser sur l’innovation dans la recherche et le développement.
«L’aviation doit, et veut, contribuer de manière appropriée à la réalisation des objectifs climatiques de Paris», a expliqué la ministre Simonetta Sommaruga. «Ces derniers temps, des acteurs mondiaux, européens et suisses ont élaboré des objectifs climatiques pour l’aviation qui visent à atteindre une aviation civile neutre en CO2 à partir de 2050», a-t-elle ajouté. Pour elle, le postulat est très utile, car il montrera au secteur de l’aviation à quoi pourrait ressembler son futur, ce qui lui permettra ensuite d’assurer sa planification et ses investissements.