Ignazio Cassis«Défendre la liberté a un prix et la Suisse est prête à l’assumer»
Le président de la Confédération publie une tribune dans deux journaux samedi. Il y défend la position du Conseil fédéral et avertit des conséquences qu’aura la guerre sur la Suisse.
«Offensive brutale», «barbarie», «folie dévastatrice»: Ignazio Cassis a choisi un vocabulaire engagé pour sa tribune publiée samedi dans «Le Temps» et dans la «Schweiz am Wochenende». Engagé et binaire, avec des tonalités de discours de guerre américains. Comme Joe Biden vendredi qui exigeait de Xi Jinping qu’il «choisisse son camp», le président de la Confédération voit dans la guerre «une confrontation entre démocratie et barbarie» et dit se tenir du côté du «monde libre».
Dans sa tribune, il revient sur l’éclatement de la guerre, la réaction de la communauté internationale et de la Suisse et des conséquences auxquelles il faut s’attendre. Il parle en priorité de la «détresse insoutenable» des réfugiés, mais aussi des gros risques de famine des populations des pays dépendant du blé et des céréales ukraninens et russes. «Pour le Conseil fédéral, la situation est claire: la Suisse ne peut pas tolérer cette guerre sans réagir, elle n’en a pas le droit, elle doit prendre position», écrit-il.
Inflation et franc fort: problème
Quitte à en subir les conséquences, lit-on entre les lignes. La durée et l’ampleur de la guerre décideront de l’impact économique sur la Suisse et les choses sont incertaines. Mais, selon Ignazio Cassis, il y a trois choses qui sont «vraisemblables» et elles ne sont pas réjouissantes: «Nous serons confrontés à une inflation et une hausse des prix de l’énergie d’une manière durable et sensible, le franc restera une valeur refuge et pénalisera les exportations, et il faudra compter sur des effets à long terme, notamment à cause de la dépendance à l’égard du pétrole et du gaz», énumère-t-il.
Pas de solution «baguette magique» à disposition, reconnaît le président. «Le 24 février, la face du monde a changé, et pas de la meilleure manière. Il nous faut défendre vaillamment et sans relâche la liberté et la démocratie. Cela a un prix. Un prix que la Suisse est prête à assumer», conclut-il.