Irlande du NordContestées, les nouvelles règles post-Brexit entrent en vigueur
Les biens arrivant en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne subiront des contrôles, qu’ils soient destinés à la province ou à l’UE. Pour beaucoup, ces règles menacent l’unité du Royaume-Uni.
En Irlande du Nord, les nouvelles règles post-Brexit pour l’importation de marchandises depuis la Grande-Bretagne, entrent en vigueur ce week-end, résultat de l’accord signé, en février dernier, entre Londres et Bruxelles, sans avoir pour autant apaisé les unionistes de la province.
À partir de dimanche, les biens arrivant dans la province depuis la Grande-Bretagne et destinés au marché irlandais – ou à d’autres pays de l’Union européenne – subiront des contrôles spécifiques pour vérifier leur adéquation avec le marché unique européen. Les biens destinés à être vendus et consommés en Irlande du Nord bénéficieront d’une procédure plus rapide.
Mais pour les unionistes d’Irlande du Nord, ces nouvelles règles menacent l’unité du Royaume-Uni et la place de la province en son sein. «Dimanche, ce sera la confirmation que l’Irlande du Nord à une frontière dans la mer d’Irlande», a déclaré, sur la BBC, Sammy Wilson, député du Parti unioniste démocrate (DUP), qui estime que cela fait de «l’Irlande du Nord un membre de l’UE plutôt qu’un membre intégral du Royaume-Uni».
Institutions boycottées
Depuis février 2022, pour protester contre les règles post-Brexit, le DUP boycotte les institutions locales nord-irlandaises, empêchant la formation d’un gouvernement, censé être partagé avec les républicains du Sinn Féin, devenu depuis l’an dernier la première force politique de la province.
Afin de préserver la paix obtenue en 1998, après trois décennies de conflit, et d’éviter le retour de contrôles frontaliers entre la province – seule frontière terrestre du Royaume-Uni avec l’UE – et la République d’Irlande, le protocole nord-irlandais a créé de fait une frontière entre l’île de Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord.
En février dernier, ce protocole a été amendé avec un nouveau «cadre» signé entre Londres et Bruxelles, sans pour autant satisfaire les unionistes, qui refusent toujours de mettre fin à leur blocage.