Ski alpinLara Gut-Behrami: «Je suis contente d’avoir si bien interprété la piste»
La Tessinoise a dominé le super-G de St-Moritz disputé dans des mauvaises conditions de visibilité. La Suissesse s’est imposée avec 18 centièmes d’avance sur l’Italienne Sofia Goggia et 1’’18 sur l’Américaine Mikaela Shiffrin.
- par
- Sylvain Bolt St-Moritz
Toutes les skieuses ont connu des problèmes de visibilité sur la Corviglia de St-Moritz, couverte par un jour blanc tenace. Et même quelques flocons par moments. Le premier super-G disputé ce week-end dans les Grisons a été marqué par les erreurs de lignes de nombreuses skieuses, dont plusieurs ont été surprises par les portes à l’aveugle derrière des bosses. En super-G, sans entraînement et avec une seule reconnaissance avant de se lancer sur la piste, il faut avoir une très grosse confiance pour s’illustrer dans ces conditions. Et c’est Lara Gut-Behrami qui a semblé la moins gênée des concurrentes en Haute-Engadine. Guérie après un refroidissement, elle a pu montrer toutes ses qualités techniques sur la piste grisonne et a remporté sa 17e victoire dans la discipline. «Je suis vraiment heureuse et ça fait tellement du bien de gagner à St-Moritz en super-G, 13 ans après ma première victoire en Coupe du monde ici-même dans la discipline, a relevé la Tessinoise dans l’aire d’arrivée. La visibilité était plate et il y avait beaucoup de mouvements de terrain donc je suis contente d’avoir pu interpréter si bien la piste.»
Dans les Grisons, seule Sofia Goggia, sur un nuage après ses trois succès consécutifs en vitesse, a réussi à sortir la tête du brouillard et à titiller la Suissesse (2e à 18 centièmes). «Je suis encore une étudiante et Lara n’est pas facile à aller chercher dans ces conditions, a relevé l’Italienne. Nous deux, on a peut-être eu un peu plus de courage que les autres.» Mikaela Shiffrin, de retour en vitesse cette saison, a fini 3e et a concédé 1’’18 à la skieuse tessinoise.
Dans une discipline dans laquelle elle s’est offert son premier titre mondial et un troisième globe de cristal la saison passée, Lara Gut-Behrami a une nouvelle fois montré qu’elle avait quelque chose de plus que les autres. «Le super-G, c’est de l'instinct, cette discipline m’a toujours convenu et cela sera toujours le cas, a souri la Suissesse. Oui, j’étais en confiance et surtout je me sentais bien physiquement. J’ai réussi à bien bouger les skis et à me montrer active. Cela m’avait manqué ces derniers temps.»
Lucide, la Suissesse s’est directement tournée vers la course du lendemain. «Aujourd’hui (ndlr: samedi), beaucoup de filles ont eu trop de respect pour la piste. Cela va changer demain et d’autres athlètes vont oser tailler les virages», a prévenu la Tessinoise.
Holdener, la belle surprise
La belle surprise de ce premier super-G disputé à St-Moritz est venue de Wendy Holdener. La Schwytzoise, de retour depuis un mois après s’être fracturé les scaphoïdes début octobre, a décroché une excellente 7e place. «Je suis soulagée, c’était difficile avec cette visibilité mais je suis très heureuse d’avoir été autant active tout au long de la course», a expliqué la skieuse de 28 ans.
Trois autres Suissesses - Jasmine Flury (10e), Michelle Gisin (14e) et Joana Hählen (15e) - ont décroché un top 15. La Fribourgeoise Noémie Kolly, dossard 51, a réalisé le deuxième meilleur résultat de sa jeune carrière avec la 17e place. «Personne ne m’attendait, du coup je ne me suis pas vraiment mis de pression», a expliqué la skieuse de la Berra, complètement surprise par ce résultat, après s’être blessée à l’avant-bras à Lake Louise.
Dépitée dans l’aire d’arrivée, Corinne Suter (20e à 2’’95 de Gut-Behrami) n’est pas venue répondre aux sollicitations médiatiques. La Schwytzoise tentera de relever la tête dimanche lors du deuxième super-G (10h30).