FootballLa Fédération roumaine songerait à Adrian Ursea
Le technicien de 54 ans, passé par Servette et Xamax, fait partie d’une liste de douze prétendants au poste de sélectionneur national.
- par
- Chris Geiger
Adrian Ursea a quitté la Roumanie pour la Suisse il y a une trentaine d’années, mais il en faut visiblement plus pour que son pays natal l’oublie. Selon les médias du pays de l’Europe du Sud-Est, l’ancien entraîneur de Servette, passé également par Meyrin et Xamax, figure dans les petits papiers de la Fédération roumaine de football pour succéder à l’actuel sélectionneur Mirel Radoi. Libre depuis le 24 mai dernier et son départ de Nice, le technicien s’est dit «honoré» de cet intérêt. Interview.
Adrian Ursea, les rumeurs vous envoyant sur le banc de l’équipe nationale de Roumanie sont-elles fondées?
L’actuel sélectionneur sera en fin de contrat en décembre 2023 et ne souhaiterait pas prolonger l’aventure. La Fédération est donc à la recherche d’un nouveau technicien. Lors d’une interview, un membre de la Commission technique a effectivement dévoilé une liste de 12 entraîneurs potentiels dans laquelle figure mon nom. Personnellement, je n’ai eu aucun contact avec les personnes de la Fédération. Par contre, ce qui est certain, c’est qu’Aurelian Ticleanu, qui fait partie de la Commission technique, a bien glissé 12 noms aux médias nationaux, dont le mien. Il faut dire que je connais bien Aurelian. En 2016, il était notamment venu à Nice lorsque j’étais l’adjoint de Lucien Favre et avait passé deux jours en notre compagnie.
Comment avez-vous accueilli cette nouvelle?
Si mon nom a été évoqué, c’est certainement par rapport à ce que j’ai pu réaliser dernièrement en France ou parce que je suis actif dans le milieu depuis de nombreuses années à travers divers postes. C’est surtout un immense honneur d’être cité parmi des noms aussi célèbres que Lucescu ou Hagi pour le football roumain. Ça représente beaucoup à mes yeux. En quelque sorte, ça vient récompenser le travail que je réalise depuis plusieurs années désormais. Mais j’ai quand même été surpris car ça fait trente ans que j’ai quitté le pays. Je suis donc très fier, mais je n’ai aucune idée de ce qui va se passer par la suite. Si j’ai décidé de prendre une position officielle par rapport à cet intérêt, c’est parce que ce dernier est venu directement de la bouche d’une personne de la Fédération. Si on ne dit rien, on laisse place à des interprétations. C’est mieux de clarifier les choses. Je suis donc très honoré, mais je n’attends rien en particulier. Je ne veux pas me faire de faux espoirs, mais je ne m’interdis rien non plus. Ma vie et ma carrière continuent donc telles qu’elles sont.
Plus globalement, comment se porte le football en Roumanie?
Je dois avouer que j’en suis très éloigné, même si ça reste mon pays d’origine. Je sais toutefois que la pression est énorme en Roumanie car les gens veulent savoir qui sera le futur sélectionneur national. De plus, la sélection ne s’est pas qualifiée pour la prochaine Coupe du monde au Qatar. Ça fait d’ailleurs un moment qu’elle n’a plus disputé une grande compétition internationale (ndlr: Euro 2016). Les récents résultats prouvent bien qu’il y a énormément de travail à faire et que le football roumain est actuellement sur la pente descendante. Il y a d’ailleurs de moins en moins de clubs roumains présents dans les compétitions européennes. La situation globale n’est donc pas très rose.
Quant à vous, quel est votre quotidien depuis votre départ du Gym en mai dernier?
J’utilise ce temps pour rester actif. Je regarde et analyse de nombreux matches à la télévision ou directement aux stades. C’est la vie habituelle d’un coach qui prépare la prochaine opportunité. Je voyage beaucoup en France, que ce soit pour suivre des rencontres de Ligue 1 ou de Ligue 2. Ça me permet de rencontrer certaines personnes. J’ai d’ailleurs eu pas mal de contacts depuis mon départ de Nice. Il y a certes des touches, mais ça serait malvenu d’en parler maintenant car il n’y a rien de concret pour le moment, à l’image de cette approche de la Fédération roumaine de football.
Avec six mois de recul, que retenez-vous de votre aventure à la tête des Aiglons?
Nice restera pour toujours dans mon cœur car il m’a offert la possibilité de devenir numéro un. Je ne remercierai d’ailleurs jamais assez Lucien Favre car c’est en grande partie grâce à lui. En effet, j’avais d’abord été son adjoint de 2016 à 2018 à l’Allianz Riviera, avant que le club vienne me rechercher en 2019. Cette confiance a signifié beaucoup de choses à mes yeux. Quant à l’expérience, elle m’a permis de connaître le haut niveau, dans l’un des cinq plus grands championnats du monde. Ma mission de six mois a été extrêmement difficile, mais je suis fier d’avoir réussi à retourner la situation alors que beaucoup de monde nous condamnait à la relégation. C’est d’ailleurs dans la difficulté qu’on apprend le plus. Je me sens désormais assez armé pour être numéro un. Cette dernière aventure m’a surtout permis de clarifier ce point. Aujourd’hui, j’ai envie de vivre une expérience en tant qu’entraîneur principal, avec la possibilité de pouvoir construire une équipe, en faisant un mercato et en dirigeant une préparation.