Une montre à monter soi-même pour 18’500 francs

Assembler sa montre soi-même, ce n’est pas une version bon marché de l’horlogerie. Initiateur d’une méthode ludique, Mathieu Gigandet propose une plongée dans les rouages d’un métier fascinant, une immersion que se veut une initiation. Preuve qu’il ne s’agit pas de petites économies: une montre tourbillon est désormais proposée à 18’500 francs, pour un cours d’une journée.

L’idée initiale est maintenue: il s’agit de choisir un boîtier, un cadran, des aiguilles et un bracelet pour concevoir une montre mécanique à l’établi avec un horloger, un concept né il y a huit ans au Noirmont (JU). Une antenne a été ouverte à Genève et une version à domicile a été imaginée avec la livraison d’un kit horloger, sans le maître horloger, mais avec des tutoriels en vidéo disponibles sur un smartphone.

Au Noirmont, dans un cadre verdoyant quand il n’est pas enneigé, l’entreprise «Initium Watches Holding» initie les amateurs aux subtilités de la complication tourbillon à remontage manuel, inventé il y a plus de 200 ans par l’horloger Abraham-Louis Breguet. Un choix de composants est proposé de manière à personnaliser un garde-temps 100% suisse.

«Quand bien même le client assemble, elle est garantie trois ans», souligne Mathieu Gigandet, en précisant qu’un horloger est présent à toutes les étapes et «pour rectifier les petites erreurs». Des pépins peuvent surgir pendant un cours: là, une vis mal serrée à la brucelle peut gicler sur le sol, là un tournevis qui dérape peut rayer une pièce…

Développé par un horloger qui collabore depuis 2017 avec Mathieu Gigandet, le calibre tourbillon proposé possède une réserve de marche de 105 heures. Dans un univers conservateur, sa valeur réside dans sa cage, un élément dont l’assemblage est trop complexe pour être confié à un amateur. Un fournisseur a été trouvé à La Chaux-de-Fonds, avec des pièces fabriquées dans l’arc jurassien.  

«Cette complication est synonyme de très haut de gamme: elle répond à la demande d’anciens participants qui ne veulent pas de l’entrée de gamme», observe Mathieu Gigandet. Dans cette formule d’apprentissage didactique, il est question d’emboîtage: en une journée, il ne s’agit pas d’assembler l’entier d’un mouvement!