Hockey sur glaceIgor Jelovac: «On comprend la frustration des supporters»
Le défenseur du LHC était soulagé samedi soir après l’importante victoire des Lions contre FR Gottéron (5-3). Il est notamment revenu sur les banderoles déployées par la Section Ouest avant la rencontre.
- par
- Chris Geiger Lausanne
Après quatre revers consécutifs, Lausanne a mis un terme à sa spirale négative samedi soir en prenant la mesure de FR Gottéron (5-3) au terme d’un derby placé sous haute tension. Sous pression et placés devant leurs propres responsabilités par le public de la Vaudoise aréna, les Lions ont réagi en livrant une bonne performance dans son ensemble face à des Dragons qui étaient pourtant en pleine bourre – cinq succès de suite – et guidés par un Marcus Sörensen exceptionnel.
La performance XXL du Suédois n’a toutefois pas suffi à priver le LHC de ses premiers points de l’année 2023. Ces derniers, importantissimes, ont été accueillis avec un grand soulagement par Igor Jelovac et ses partenaires, qui restent néanmoins avant-derniers au classement de National League.
Igor Jelovac, quelle est votre première réaction après ce succès contre FR Gottéron?
Cette victoire fait du bien, surtout car on se fait parfois marcher dessus sur la glace, mais aussi à travers certains commentaires. Ça fait du bien d’avoir su réagir à la maison, devant une telle foule. On est treizièmes, mais on a autant de monde qui vient à la patinoire. Il faut aussi qu’on soit conscients de ça. On a une chance incroyable d’avoir autant de fans derrière nous. Même s’ils ne sont pas contents, ils continuent quand même à nous soutenir. À nous de continuer sur cette lancée. Vendredi, on était touchés et déçus par la défaite à Genève car on n’avait pas eu l’impression d’avoir mal joué. Mais trois ou quatre situations nous avaient coûté le match. Contre Fribourg, on a vu qu’on devait encore faire attention avec les pénalités concédées. Mais on a surtout enfin réussi à marquer plusieurs buts. On s’est aussi montrés solides tout le match, sans avoir de creux comme lors des matches précédents. On ne doit toutefois pas se satisfaire de cette victoire car il reste beaucoup de chemin à parcourir. On veut revenir de loin.
Vous évoquez certains commentaires négatifs à l’encontre du LHC. En ce sens, vos fans ont affiché leur ras-le-bol en déployant des banderoles. Les avez-vous vues?
Oui, bien sûr. Et elles ne font évidemment pas plaisir. Mais on peut seulement répondre sur la glace. On n’a pas le choix. Je ne veux pas dire que les supporters ont raison ou tort, mais ça nous touche. Car nous aussi on veut gagner des matches. On comprend leur frustration car il y a la même dans le vestiaire et dans les bureaux. On est tous dans le même bateau. On est conscients de ça et on travaille dur pour réagir.
Un travail qui ne payait pas dernièrement. Comment le viviez-vous?
Mentalement, c’était dur après ces dernières défaites. On avait parfois l’impression de travailler dans le vide. Car on travaillait fort à l’entraînement et on essayait de soigner tous les détails. Geoff (Ward), Peter (Andersson) et Alex (Reinhard) nous donnent vraiment toutes les cartes en main pour qu’on arrive à se développer et à performer en équipe. Mais on a régulièrement connu des périodes creuses où on prend trois goals en une période, où on ne marque pas, où on fait des erreurs défensives qui ne devraient pas arriver. C’était très frustrant. Mais, malgré ce que pensent les gens, on a vraiment un bon groupe. Tout le monde s’entend bien, même s’il y a évidemment de la frustration compte-tenu de notre situation actuelle. Il faut qu’on reste ensemble et c’est ce qu’on fait.
À l’image de la solidarité affichée par vos coéquipiers dans les dernières secondes de la rencontre, lorsque vous étiez sur le banc des pénalités?
C’est vrai que je n’étais pas bien sur le banc. On avait fait un bon match. Personnellement, j’étais satisfait de ma partie. Ça faisait un moment que je cherchais mon jeu, que j’étais un peu en difficulté. Là, j’étais content de mon match. J’avais su jouer physique et j’étais enfin parvenu à jouer mon jeu. Mais c’est vrai qu’avec cette pénalité, je me suis fait un peu caca dans les culottes sur le banc. Je dois remercier les gars d’avoir su tenir dans les dernières secondes.
Vous dites que le LHC a réussi un bon match. Partagez-vous toutefois le constat que le fond de jeu est encore relativement pauvre?
C’est avant tout une question de confiance. Quand on joue le système de jeu voulu par les nouveaux coaches, on est solides. Quand on parvient à protéger le milieu de la glace, on est solides également. Mais il faut qu’on soit tous sur la même page. On connaît nos capacités. On sait qu’on est une bonne équipe, même si ça peut paraître paradoxal au vu de notre classement. Pour l’heure, la mayonnaise a de la peine à prendre. Un de nos plus gros problèmes actuels se situe au niveau de la confiance. C’est pourquoi le fond de jeu peut effectivement paraître poussif ou un peu brouillon.
Vous allez désormais recevoir Kloten vendredi à la Vaudoise aréna, avant de vous déplacer à Ambri dimanche. Ressentez-vous de la pression avant d’affronter ces adversaires directs?
Ça fait un moment qu’on a de la pression. On est treizièmes depuis plusieurs mois désormais. De toute manière, tous les matches sont désormais importants. Que ce soit Fribourg samedi soir, Kloten ou Ambri la semaine prochaine. On va encore rejouer contre toutes les équipes au moins une fois et toutes ces rencontres seront importantes.