Porrentruy (JU): L’ancien fraudeur vote, mais ne se présente plus

L’an dernier, bien malgré lui, Pascal Bedin a fait se marrer Porrentruy avec «Votez malin, votez Bedin», un titre et un clip du groupe «Les». Fraudeur sulfureux qui a fait annuler l’élection à la mairie neuf ans plus tôt, il était accusé de captation de suffrages, un délit qu’il avait assumé, puis minimisé.

À cause de lui, la cité des Princes-Évêques n’avait pas basculé à gauche en 2012. Lui-même candidat en 2017, il avait obtenu… 53 voix, contre 1389 au PLR Gabriel Voirol et 1202 au PDC Pierre-Arnauld Fuegg, son ennemi juré. Reverra-t-on le nom de Pascal Bedin sur une liste électorale à Porrentruy? Rien n’est moins sûr…

Pascal Bedin (63 ans) a tout perdu: son travail, sa villa, et ses parents sont décédés. «Mon chat a été vendu à des Suisses allemands», déplorait-il l’an dernier, alors qu’il était sous curatelle, placé par l’assistance sociale dans un appartement qu’il jugeait «immonde».

Rencontré cette semaine sur une terrasse proche de la gare de Porrentruy, l’ancien fonctionnaire des impôts n’a rien perdu de sa verve, bien sapé dans un Perfecto.

-Que pensez-vous de la fraude présumée constatée cette année?

«Je répète ce que j’ai toujours dit: copinage, argent sale, petites enveloppes, tout le monde se connaît en Ajoie. La chanson «Votez malin, votez Bedin» dit la vérité».

-Que devenez-vous?

«Longtemps menacé, je suis protégé par la justice et par la police. J’habite en France voisine, où je suis en train de finir mon livre: «Je vous accuse, je vous condamne quand vous êtes coupable». Je suis un écorché vif!»

-Avez-vous voté cette année?

«Oui, j’ai voté pour l’employeur de ma fille (ndlr. Philippe Eggertswyler (PCSI, 790 voix), en tête au premier tour devant Chantal Gerber (PS, 690 voix) et Anne Roy (PDC, 636 voix).)».