Libération d’un tueur en série: «Le Serpent» est de retour en France

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Libération d’un tueur en série«Le Serpent» est de retour en France

Soupçonné d’une vingtaine de meurtres dans les années 1970 en Asie, celui qui a inspiré une série Netflix est arrivé samedi à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, à Paris.

Dans une interview accordée à un journaliste de l’AFP dans l’avion, le septuagénaire a martelé son innocence.

Dans une interview accordée à un journaliste de l’AFP dans l’avion, le septuagénaire a martelé son innocence.

AFP

Le tueur en série français Charles Sobhraj, 78 ans, dit «Le Serpent» est rentré samedi matin en France. Il a été expulsé par les autorités du Népal après y avoir passé près de vingt ans en prison pour le meurtre de deux touristes nord-américains. Soupçonné d’une vingtaine de meurtres dans les années 1970 en Asie, Sobhraj est arrivé à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, à Paris, à bord d’un avion en provenance de Doha (Qatar). Il a été aussitôt pris en charge par la police.

Charles Sobhraj doit faire l’objet de «vérifications d’identité», a indiqué une source aéroportuaire, qui a précisé qu’il n’était «ni recherché, ni poursuivi» en France et pourrait quitter l’aéroport une fois ces vérifications effectuées. Dans l’avion qui le conduisait à Doha, le septuagénaire a assuré qu’il était «innocent» des crimes qui lui sont reprochés. «Je suis innocent dans tous ces dossiers, OK? (…) Tout a été bâti sur de faux documents», a-t-il affirmé dans un entretien exclusif à l’AFP.

«J’ai beaucoup de choses à faire. Je dois poursuivre de nombreuses personnes en justice, y compris l’État du Népal», a-t-il déclaré. La Cour suprême du Népal qui a décidé sa remise en liberté mercredi, a affirmé que Charles Sobhraj avait besoin d’une opération à cœur ouvert et que cette décision était conforme à une loi népalaise autorisant la libération des prisonniers alités ayant déjà purgé les trois quarts de leur peine.

«Il méprisait les routards»

Elle a ordonné qu’il soit expulsé dans les 15 jours vers la France. Encadré par des policiers arborant des gilets pare-balles, Charles Sobhraj, portant un masque médical, n’avait fait aucun commentaire à la foule de journalistes qui l’attendait à sa sortie de prison.

Citoyen français de mère vietnamienne et de père indien, Charles Sobhraj a commencé à parcourir le monde au début des années 1970 et s’est retrouvé dans la capitale thaïlandaise, Bangkok. Se faisant passer pour un négociant en pierres précieuses, il se liait d’amitié avec ses victimes, souvent des routards occidentaux, avant de les droguer, voler et assassiner. «Il méprisait les routards, de pauvres jeunes drogués. Lui se voyait en héros criminel», confiait en 2021 la journaliste australienne Julie Clarke, qui l’a interviewé.

Une série sur Netflix

Surnommé le «tueur au bikini» en 1975 après la découverte du corps vêtu d’un seul bikini d’une Américaine sur une plage en Thaïlande, cet homme a été lié à plus de 20 meurtres.

L’autre surnom de Charles Sobhraj, «Le Serpent», lui vient de sa capacité à prendre d’autres identités pour échapper à la justice. Il est devenu le titre d’une série à succès réalisée par la BBC et Netflix qui s’inspire de sa vie. Arrêté en Inde en 1976, il a passé 21 ans en prison, période marquée par une brève évasion en 1986 après avoir drogué les gardiens. Il avait finalement été arrêté dans l’État indien du Goa.

Libéré en 1997, il s’est retiré à Paris mais a refait surface en 2003 au Népal, où il a été repéré à Katmandou et arrêté. L’année suivante, un tribunal l’a condamné à la prison à vie pour l’assassinat en 1975 de la touriste américaine Connie Jo Bronzich. Dix ans plus tard, il a aussi été reconnu coupable du meurtre du compagnon canadien de cette dernière.

(AFP)

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