FootballComment le Lausanne-Sport s’y prend pour remplir son stade
Et si le LS bradait le prix de ses billets à l’extrême pour donner de l’allure à la Tuilière? Vice-président, Vincent Steinmann répond, à deux jours d’un derby lémanique qui va attirer les foules.
- par
- Florian Vaney
La question est volontairement provocatrice. En dehors des derbys et des opérations spéciales, le Lausanne-Sport peine à remplir son nouveau stade. À l’autre bout de la chaîne, Ineos ne se trouve pas à la tête du club pour balancer son argent par les fenêtres, mais il a largement prouvé ne pas avoir peur d’investir. La question est donc: pourquoi le LS ne brade-t-il pas le prix de ses billets à l’extrême pour faire de la Tuilière un vrai stade populaire, plein et attirant sous tous les aspects.
«C’est la question de l’élasticité des prix, et on se l’est posée un bon millier de fois, répond Vincent Steinmann, vice-président du club. Est-ce que je connais la solution idéale, le prix parfait pour qu’on y gagne et que tout le monde soit content? Non.» C’est dit.
Le fait est que, d’apparence, ce n’est pas donné de venir à la Tuilière, comme dans pas mal d’autres stades d’ailleurs. Si vous êtes un adulte envieux de venir guetter le derby face à Servette dimanche, aucune place assise n’est proposée à moins de 30 francs. Ce sera pareil pour la venue de Zurich le 11 décembre. «C’est le prix affiché, c’est vrai. Mais ensuite peuvent s’appliquer divers codes promo. Parce qu’aujourd’hui, les gens ont tendance à n’acheter plus que ce qui est soldé», s’explique Vincent Steinmann.
Billets à 10 francs? L’expérience pourrait être tentée sur un match
On entre donc dans le monde des offres, qu’on peut retrouver sous toutes leurs formes au LS. Codes promo, places à gagner, espace famille, billets à 20 francs pour n’importe quel club vaudois peu importe sa discipline: de quoi ratisser large et mettre à mal son image du club «cher». Mais la question initiale reste en suspens. Pourquoi, par exemple, ne pas ouvrir un ou plusieurs secteurs à 10 francs la place?
Vincent Steinmann saisit la balle au bond. «C’est un projet qui pourrait voir le jour lors d’un des matches du second tour. Et si ça fonctionne, rééditer l’expérience ne serait pas exclu. Maintenant, il faut se rendre compte d’une ou deux réalités.»
En un? «Qu’on ne possède aucune assurance de doubler notre moyenne de spectateurs en ouvrant le stade pour 10 francs par personne. Je ne sais pas si, vraiment, les gens se déplaceraient en masse tout d’un coup.» En deux, la comptabilité. «On a un budget à tenir. Et, en Suisse, on sait ce que représentent les entrées au stade au bilan final: c’est énorme. Et c’est notamment pour ça que tellement de clubs se sont retrouvés dans la panade avec le Covid.» Petit trois, l’insécurité. «Le problème d’un abonnement annuel à 200 francs, par exemple, c’est qu’il a peu de valeur. Et donc que son propriétaire ratera plus volontiers un match qu’aujourd’hui.»
La problématique est moins d’actualité, forcément, à l’avant-veille d’un derby lémanique. Les Servettiens vont se déplacer en nombre, les Vaudois sont également en train de se mobiliser et il y a bon espoir que la barre des 10’000 spectateurs soit franchie dimanche après-midi (coup d’envoi à 16h30). Vendredi, environ 8’000 tickets avaient déjà trouvé preneur.