Espagne: La droite appelle à la «résistance civique» face à Pedro Sánchez

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EspagneLa droite appelle à la «résistance civique» face à Pedro Sánchez

L’opposition espagnole ne digère pas que le Premier ministre ait été reconduit en échange d’une amnistie des indépendantistes catalans. Elle appelle à une nouvelle manif samedi à Madrid.

Le compromis du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez pour rester au pouvoir a déclenché la colère des partis de droite et d’extrême droite qui ont appelé à manifester, comme ici, le 15 novembre, devant le QG du PS à Madrid.

Le compromis du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez pour rester au pouvoir a déclenché la colère des partis de droite et d’extrême droite qui ont appelé à manifester, comme ici, le 15 novembre, devant le QG du PS à Madrid.

AFP

Remontée contre la loi d’amnistie concédée aux indépendantistes catalans par le Premier ministre Pedro Sánchez, en échange de sa reconduction au pouvoir, la droite espagnole a appelé vendredi à la «résistance civique» contre l’exécutif, à la veille d’une nouvelle manifestation.

«La résistance civique ne va pas baisser les bras», a assuré sur X (anciennement Twitter) la vice-présidente du Parti populaire (PP), principale formation conservatrice espagnole, Cuca Gamarra, en appelant les Espagnols à «descendre dans la rue» samedi contre cette mesure d’amnistie, qui est à l’origine de vives tensions dans le pays.

Un appel relayé par le haut dirigeant du PP, Elías Bendodo, qui a accusé dans un communiqué le Premier ministre socialiste d’avoir «vendu l’Espagne» aux indépendantistes et qualifié son investiture jeudi par les députés pour un nouveau mandat, d’«acte de haute trahison».

Un «coup d’État» institutionnel

Le rassemblement de samedi, auquel participeront les dirigeants du PP et ceux du parti d’extrême droite Vox, est prévu à 12 h à Madrid. Il intervient après une manifestation à laquelle ont participé dimanche des centaines de milliers de personnes dans toute l’Espagne.

«Nous continuerons à soutenir toutes les mobilisations et tous les appels à s’opposer» à ce «gouvernement issu d’un pacte anticonstitutionnel», a prévenu Santiago Abascal, le chef de Vox, qui dénonce depuis plusieurs jours un «coup d’État» institutionnel.

Pour Sánchez, le pardon et le dialogue sont nécessaires

Arrivé deuxième aux législatives du 23 juillet derrière le chef de file du PP Alberto Núñez Feijóo, Pedro Sánchez est parvenu à se faire reconduire au pouvoir après avoir négocié tous azimuts pour obtenir le soutien de formations régionalistes, dont les partis indépendantistes catalans.

En échange de leurs voix, indispensables à la formation d’une majorité, il a accepté plusieurs concessions, dont l’adoption prochaine d’une loi d’amnistie controversée pour les dirigeants et militants séparatistes poursuivis notamment pour leur implication dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

«Nous avons préféré les retrouvailles à la vengeance, l’unité à la fracture», a justifié mercredi, face aux députés, le socialiste de 51 ans, jugeant le «dialogue» et le «pardon» nécessaires pour tourner la page de la crise de 2017.

Réconcilier un pays plus divisé que jamais

Prêtant serment vendredi devant le roi Felipe VI au palais de la Zarzuela, Pedro Sánchez a promis de «s’acquitter fidèlement des devoirs incombant au chef de gouvernement» et de respecter «la Constitution» .

Le Premier ministre, au pouvoir depuis 2018, va désormais devoir s’atteler à la composition de son nouveau gouvernement avec ses alliés de la coalition d’extrême gauche Sumar, avec la lourde tâche de réconcilier un pays plus divisé que jamais.

Appel à destituer le Premier ministre

Signe de cette extrême tension, un groupe de militaires à la retraite, très critiques envers la gauche, a publié vendredi un manifeste appelant «les responsables de la défense de l’ordre constitutionnel» à «destituer le Premier ministre» et à «convoquer» de nouvelles élections.

Interrogée sur ce climat, la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodriguez, a reconnu que ce nouveau mandat de Pedro Sánchez s’annonçait «complexe» mais a jugé que le gouvernement avait «démontré» ces dernières années qu’il était «capable de gérer» des situations «extrêmement compliquées».

(AFP)

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