retraites«Réforme injuste et injustifiée»: les syndicats prêts à paralyser la France
Les syndicats français ont appelé, lundi, à la mobilisation contre la réforme des retraites, avec une grève jeudi et une «grève reconductible» dès le 7 mars, sur fond de débats houleux à l’Assemblée.
En France, ce jeudi pourrait bien consister en un nouvel épisode de protestation contre la réforme des retraites. Une des principales confédérations syndicales, la CGT, a appelé cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre à faire grève le 16 février, lors de la cinquième journée de mobilisation nationale contre la réforme voulue par le président Emmanuel Macron.
«Les Fédérations nationales CGT des ports et docks, des cheminots, des industries chimiques, du verre et céramique appellent à 24 heures d’arrêt de travail pour la journée de grève et de mobilisation interprofessionnelle du 16 février 2023», ont indiqué, lundi, les fédérations concernées.
Un durcissement en option
Un durcissement du conflit est toujours une option pour les syndicats, mais ne se matérialise pas encore. Les cinq fédérations précisent qu’elles «recherchent» encore «ensemble les conditions de l’élévation et de l’élargissement du rapport de force, notamment par la grève reconductible». Elles pointent une fois de plus du doigt «une réforme injuste et injustifiée», et notamment le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.
Les fédérations mettent aussi l’accent sur les conséquences pour les femmes, aux carrières hachées, pour les jeunes, dont les années d’études ne sont pas comptabilisées pour le calcul de la retraite, et pour les travailleurs usés, qui n’auraient pas de compensation pour la pénibilité subie. Pour sa part, Solidaires a proposé «à l’ensemble des travailleuses et travailleurs, du privé comme du public, de mettre en débat la possibilité de reconduire la grève à partir du 7 mars, avec inventivité et détermination».
«France à l’arrêt» le 7 mars
Samedi, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU) avait appelé à faire du mardi 7 mars une journée «France à l’arrêt». «Pour nous, concrètement, il s’agit d’une journée de grève générale, qui doit permettre le soutien de l’ensemble de la population à la mobilisation», selon Solidaires. «Nous considérons que nous pouvons gagner la bataille des retraites», ajoute le syndicat, estimant que pour cela, il faut «augmenter le rapport de force pour contraindre le gouvernement» à «retirer le plus vite possible» le projet de loi.
À peine relancés, les débats ont été stoppés
À l’Assemblée nationale, les débats sur la réforme des retraites ont repris ce lundi après-midi, après une première semaine marquée par de nombreux amendements – le gouvernement a d’ailleurs haussé le ton, lundi, contre «l’obstruction systématique» de La France insoumise – et secouée par les invectives et les accès de tension dans l’hémicycle, jusqu’à l’exclusion pour quinze jours d’un député LFI, Thomas Portes, pour un tweet polémique sur le ministre du Travail, Olivier Dussopt.
Cela n’a pas duré. Un autre député LFI, Aurélien Saintoul, a accusé, ce lundi, le ministre du Travail d’être un «imposteur» et un «assassin», d’avoir «menti» sur le nombre de morts au travail. Ceci a aussitôt provoqué une suspension de séance, et Olivier Dussopt a quitté l’hémicycle.