JuraUn poulain orphelin sauvé in extremis
Une jument n’a pas survécu après avoir mis bas à Courtételle, ce qui a contraint l’éleveuse à trouver une nourricière de substitution.
- par
- Vincent Donzé
La perte d’une jument, c’est la crainte de tout éleveur avec la venue du printemps, la naissance d’un poulain étant un moment délicat. À Courtételle, Rachel Léchenne a lancé un appel au secours après la mort de sa jument Zalika, emportée par des coliques deux jours après le poulinage, pour dénicher une mère de substitution capable de fournir son lait.
L’éleveuse s’apprêtait à abreuver le poulain toutes les deux heures au biberon, le 23 février dernier, après onze mois de gestation, quand un petit miracle s’est produit; à La Bosse, aux Franches-Montagnes, l’éleveur Nicolas Froidevaux venait de vivre la situation inverse: sa jument Gina qui survit à la perte de son poulain, le 15 février dernier.
«SOS Poulains Suisse»
«Le poulain ne présentait aucun défaut, si ce n’est de manquer de punch», relève Nicolas Froidevaux. Son avis publié sur le profil Facebook «SOS Poulains Suisse» a été remarqué par une vétérinaire qui a alerté Rachel Léchenne.
«Un poulinage, c’est toujours un moment délicat: il faut vérifier que la jument et le poulain soient en forme», disent d’une même voix Rachel Léchenne et Nicolas Froidevaux. À Courtételle, après une surveillance jusqu’au petit matin, la décision a été prise d’abréger les souffrances de la jument, d’entente avec une vétérinaire. «Nous avons remercié Zalika pour tout ce qu’elle nous a offert pendant ses belles années passées à nos côtés», confie Rachel Léchenne.
«Si le poulain n’avait pas bu le colostrum, on ne donnait pas cher de sa peau», relate Rachèle Léchenne, en insistant sur les vertus de ce premier lait riche en protéines.
Leur défi a consisté à faire accepter le poulain Envol par la jument Gina, avant le tarissement du lait. L’astuce a consisté à faire transpirer la jument par l’injection d’un produit, pour enduire cette sueur le pelage du poulain, au moyen d’une éponge.