FootballSamedi, le LS devra «battre» deux adversaires
Pour espérer confirmer le premier succès de l’ère Casanova et ses espoirs de maintien, les Vaudois devront être irréprochables face à YB malgré les petites perturbations que cause le Ramadan au sein du groupe.

Alain Casanova est bien conscient que, malgré cette première victoire contre Servette dimanche passé, la lutte pour arracher la place de barragiste au FC Lucerne reste très compliquée pour son LS.
Eric-LafargueLa troisième victoire de sa maudite saison n’a engendré aucune euphorie dans le vestiaire du Lausanne-Sport. Logique lorsque l’on jette un petit coup d’oeil à un classement qui laisse toujours les Vaudois à sept longueurs du FC Lucerne, actuel barragiste, alors qu’il ne reste plus que huit journées au programme.
«Ces trois points font certes du bien au moral et à la confiance mais ils ne changent pas grand-chose à la complexité de notre situation», reconnaît sans peine Alain Casanova. Sous entendu, pour que ses joueurs entrevoient avec un léger optimisme la fin de l’exercice, il est impératif que les résultats positifs se succèdent d’ici au 22 mai.
YB dans le dur, mais…
A commencer par ce samedi, à Berne, où l’attendent des Young Boys qui traversent leur pire période depuis près de huit ans. Leur dernier succès remonte en effet au 26 février dernier et une victoire (3-1) contre le FC Sion au Wankdorf. Depuis, le quadruple champion de Suisse en titre a connu deux défaites et trois nuls. Dont un face au LS, mi-mars à la Tuilière (2-2). «Mais il faut rester un brin objectif, continue le coach français du LS, et reconnaître que nous allons nous mesurer à un adversaire bien supérieur encore à Servette. Selon moi, il avait d’ailleurs tous les arguments pour lutter jusqu’au bout avec Zurich pour le titre.»
Pour convaincre ses joueurs que l’exploit est possible, Alain Casanova pourra toujours leur rappeler qu’ils n’étaient pas passé si loin de la victoire, il y a quatre semaines. «Comme lors de ce match, explique-t-il, il faudra nous préparer psychologiquement à devoir subir la pression et à ne pas avoir souvent la possession du ballon. Pour résister, nous devrons donc d’abord très bien défendre. Puis nous montrer capables de nous projeter très vite devant lorsque nous en aurons la possibilité.»
Confiance en Castella
Pour se donner le droit de rêver, le LS aura un double handicap à surmonter. Le premier concerne l’absence de son ange gardien, Mory Diaw, suspendu pour les trois prochaines rencontres suite à un quatrième avertissement et au doigt d’honneur qu’il a adressé aux supporters servettiens en fin de match. «Mory a commis une erreur que je n’excuse pas mais que je peux comprendre, soupire Alain Casanova. Etre insulté 90 minutes durant par un supporter adverse peut inciter un joueur à réagir. Cela dit, je tiens à préciser que ces injures n’étaient pas de caractère raciste.»
Un absence que Thomas Castella aura la lourde tâche de faire oublier. «Je ne me fais aucun souci à ce sujet, assure le coach lausannois. J’ai une totale confiance en un gardien qui a montré par le passé ses grandes qualités.»
«Huit de mes joueurs sont impliqués par le Ramadan. Nous avons abordé le sujet lors d’une séance collective afin de trouver le meilleur compromis possible.»
En plus de l’obstacle sportif que constitue YB, le LS en a eu un autre à gérer depuis une semaine. Rarement autant que cette saison, les Vaudois voient ainsi leurs habitudes perturbées par le Ramadan. «Huit de mes joueurs sont impliqués, détaille Alain Casanova. Nous avons abordé le sujet lors d’une séance collective afin de trouver le meilleur compromis possible. Pour cela, j’ai aussi cherché conseil et échanger avec des relais importants, comme le sont Fouad Chafik et Mory Diaw. Ces deux joueurs sont très respectés dans le vestiaire.»
Concrètement, le coach a demandé à ses joueurs musulmans de renoncer au jeûne les jours de match. Une pratique autorisée par le Coran à condition de les compenser d’une façon ou d’une autre. «En échange, continue Casanova, nous respectons leur choix et avons aussi décidé d’adapter les horaires de nos séances d’entraînement durant la semaine. Jusqu’au début du mois de mai, elles se dérouleront l’après-midi (16h) au lieu du matin.»
Pour bien faire comprendre aux joueurs concernés l’importance de cette période sur le plan physique, le technicien toulousain a demandé au Dr Sailly, médecin du club, et à Julien Maison, responsable performance, de bien leur expliquer les répercussions de ce jeûne sur leurs performances. «Pour être performant, il faut bien s’alimenter, s’hydrater et se reposer. Changer de rythme n’est pas anodin. Nous essayons donc de les accompagner et de les conseiller au mieux.»
Un samedi décisif?
Pas idéal au moment d’aborder une série de matches qui seront tous probablement décisifs si le LS veut encore sauver sa place en Super League. «Nous n’avons maintenant plus d’autre choix que d’aligner les bons résultats pour que le duel du 1er mai face à Lucerne soit encore une vraie finale», conclut Alain Casanova. Un espoir qui pourrait toutefois prendre une sérieux coup dans l’aile dès samedi en cas de défaite lausannoise à Berne et de victoire lucernoise quelques heures plus tard au Letzigrund face à GC.