Mondiaux d’athlétisme 2023Julien Bonvin, la fraîcheur valaisanne en pleine canicule
Coupe mulet du plus bel effet, course de derrière les fagots pour se hisser pour la première fois en demi-finale du 400 m haies aux Mondiaux: le Sierrois Julien Bonvin a marqué les Mondiaux de Budapest à sa façon.
- par
- Cyrill Pasche Budapest
Julien Bonvin, qui n’avait pas franchi le cap des séries il y a une année aux Championnats du monde d’Eugene aux États-Unis, se souviendra de ses Mondiaux à Budapest. Le Valaisan de 24 ans, champion de Suisse du 400 m haies, a franchi un cap spectaculaire en se hissant en demi-finale des Championnats du monde, claquant au passage son meilleur chrono de la saison dimanche après un tour de piste sur les haies de derrière les fagots (49’’19).
«Je devais sortir un gros chrono pour passer, c’est un rêve qui se réalise», avait-il déclaré, à chaud, avant d’ajouter: «j’espère pouvoir tout casser lundi! Il faudra y aller au culot, il faudra bousculer la hiérarchie, on verra ce que l’athlétisme et le sport nous réservent.»
Une motivation décuplée
Le haut niveau mondial ne lui a finalement pas fait de cadeau ni réservé d’exploit en demies. «J’y suis allé à fond, malheureusement cela n’a pas tenu, mais je ne voulais pas avoir de regrets». Peu importe si ce grand fan de l’animé Dragon Ball a calé sur l’avant-dernière marche (49’’75 en demi-finale) pour sa première apparition à ce stade de la compétition: le Sierrois, par sa fraîcheur, aura marqué à sa façon les Mondiaux de Budapest. «Je repars avec des étoiles plein les yeux», a-t-il dit après son élimination en Hongrie.
Aussi bien que Ryan Crouser
Sa coupe mulet (ou nuque longue), pour commencer, qu’il a faite avant les Mondiaux «pour copier et rendre hommage à un ami qui a une coupe mulet incroyable», a rencontré un franc succès à Budapest, où seul le colosse américain et champion du monde de lancer du poids, Ryan Crouser, a été en mesure de lui faire de l’ombre sur le plan capillaire. «Avec cette coupe de cheveux, je voulais me donner un petit style années 80, dont j’adore la musique et la culture. On verra si je vais la garder, ma copine et mes amis me diront ce qu’ils en pensent!»
Fans club venu du Valais
Soutenu en demi-finale par sa famille, son amie ainsi qu’un groupe d’une quinzaine de copains débarqués spécialement du Valais pour l’occasion, Julien Bonvin a pu célébrer lundi soir à Budapest ses Mondiaux réussis en joyeuse compagnie. «Je suis arrivé ici avec le 34e chrono mondial, je repars avec le 23e. Je gagne 11 places. Je suis très heureux d’avoir réussi cela et je suis hyper motivé pour la suite. Il reste un immeuble à grimper pour atteindre le top niveau mondial. Là, je suis encore au rez-de-chaussée. Si les autres vont vite, je suis aussi capable de le faire. Je viens d’une petite ville du Valais, je veux montrer que tout est possible!»
Ses prochains grands objectifs? Les Championnats d’Europe à Rome en juin et les Jeux olympiques de Paris en au mois de juillet 2024.