FootballChallandes: «Individuellement, le Kosovo est fort. Collectivement…»
Le technicien suisse a dirigé l’équipe nationale kosovare de 2018 à 2021. Il en parle ici avant le match Kosovo – Suisse de samedi soir.
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Bernard Challandes
IMAGO/GeisserSi les choses s’étaient déroulées autrement, si un brin de réussite avait fleuri en marge des espoirs de tout un pays, Bernard Challandes serait peut-être encore sur le banc de l’équipe nationale du Kosovo, prêt à jouer un sale tour samedi soir à la Suisse dans les éliminatoires de l’Euro 2024.
Mais le Neuchâtelois, appelé à la tête de la sélection en 2018, a été remercié en 2021, faute de résultats dans les qualifications pour le Mondial 2022. Remercié, c’est ce mot curieux qui adoucit un licenciement. Mais qui dit ici, pour tout ce que Challandes a apporté au Kosovo, plus encore le sens propre que le sens figuré.
D'ailleurs, c'est exactement l'éloge de Agim Ademi, le président de la fédération kosovare: «Tout le monde se souviendra de lui non seulement comme un entraîneur, mais comme une grande personne, nous avons pour toujours un immense respect pour lui, il fait partie de notre histoire.»
«Il n’y aura pas de mauvaise rivalité, même pas envers Xhaka ou Shaqiri qui auraient pu choisir le Kosovo.»
Avec Challandes, le Kosovo a grandi sportivement. Avant le choc de Pristina contre la Suisse, il peut parler de cette sélection qu’il connaît bien. «Oui, mais cela fait un petit moment que je ne suis pas retourné au Kosovo», lance-t-il tout de même. L'œil du technicien est pourtant toujours là.
Alors, cette équipe nationale du Kosovo? «Alors quand on regarde la liste des joueurs qui la composent, on voit une belle expérience. Individuellement, potentiellement, le Kosovo est fort. Collectivement, c’est peut-être une autre question, je ne sais pas.»
La situation actuelle, c’est l’arrivée en juillet d’un nouveau sélectionneur, qui a remplacé Alain Giresse: le retour du Slovène Primoz Gliha, qui avait succédé à Challandes avant de céder sa place au Français. «Oui, il y a eu ce changement d’entraîneur, reprend le Neuchâtelois. Cela suppose une reconstruction de quelque chose, mais peu de temps pour travailler tout cela. Ce n’est jamais simple dans ces conditions.»
Pour le reste, il y a ce Kosovo – Suisse au programme. «Il n’y aura pas de problème, assure Challandes. Les Kosovars sont très reconnaissants envers la Suisse pour le rôle joué par notre pays sur le plan de leur reconnaissance internationale, pour toute l’aide apportée par la Suisse. Il n’y aura pas de mauvaise rivalité, même pas envers Xhaka ou Shaqiri par exemple, qui auraient pu choisir le Kosovo. Et puis cela reste du foot, non?»
Sagesse de Bernard Challandes.