GuerrePlus de 900 victimes d’armes à sous-munitions en Ukraine
Plusieurs ONG ont recensé dans un rapport les personnes touchées par des armes à sous-munitions dans le monde, l’an passé.
Les armes à sous-munitions ont fait plus de 900 victimes en Ukraine, l’an dernier, portant le nombre de personnes tuées et blessées par ces armes dans le monde à un record depuis au moins 2010, selon un rapport publié mardi par une coalition d’ONG. En 2022, la majorité des 1172 victimes d’armes à sous-munitions recensées dans le monde se trouvaient en Ukraine, selon le rapport de l’Observatoire des armes à sous-munitions.
Rien qu’en Ukraine, les attaques avec ce type d’armes ont tué et blessé au moins 890 personnes en 2022, en grande majorité des civils, et 26 ont été tuées ou blessées par des résidus de ces armes. Les armes à sous-munitions consistent en des explosifs – les sous-munitions - dispersés sur une large surface à partir de roquettes, missiles ou autres obus. Ces sous-munitions présentent souvent un danger durable, en particulier pour les civils, parce qu’un pourcentage non négligeable n’explose pas comme prévu.
Selon le rapport, la Russie a «largement» utilisé des armes à sous-munitions en Ukraine, depuis son invasion du pays en février 2022, tandis que l’Ukraine les a utilisées «dans une moindre mesure».
Nombre record
En Ukraine, de nombreuses victimes pourraient ne pas avoir été recensées, ce qui est le cas dans au moins 51 attaques avec ce type de munitions, a indiqué à l’AFP Loren Persi, un des auteurs du rapport. Au niveau mondial, 1172 nouvelles victimes d’armes à sous-munitions ont été recensées en 2022 dans huit pays (Azerbaïdjan, Irak, Laos, Liban, Birmanie, Syrie, Ukraine et Yémen). Il s’agit du nombre annuel le plus élevé de personnes tuées et blessées par des armes à sous-munitions depuis le premier rapport publié par l’Observatoire en 2010.
Sur le total des victimes, 987 ont été tuées ou blessées lors d’attaques aux armes à sous-munitions et au moins 185 personnes ont été tuées ou blessées par des résidus. Outre l’Ukraine, des attaques par armes à sous-munitions ont été enregistrées en Syrie et en Birmanie, où les forces armées en ont fait usage. Selon le rapport, les civils représentaient au niveau mondial 95% des victimes. Un total de 112 pays a ratifié la Convention de 2008 interdisant la production et l’utilisation des armes à sous-munitions et douze l’ont signée.
En juillet, les États-Unis – qui n’ont ni ratifié ni signé le traité - ont livré à Kiev des armes à sous-munitions. «Les nouveaux transferts et l’utilisation d’armes à sous-munitions sont très préoccupants (…) Le monde ne peut pas se permettre une réponse prudente ou complaisante», a déclaré dans le communiqué, Mary Wareham, autre auteur du rapport et directrice du plaidoyer sur les armes à Human Rights Watch.