DéfenseDes troupes russes au Belarus pour de la «préparation au combat»
Pour Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, ces manœuvres sont justifiées par le renforcement du dispositif de l’OTAN en Pologne et dans les pays Baltes.
![Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait déjà annoncé ces exercices sans donner de date. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait déjà annoncé ces exercices sans donner de date.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/fd74767f-c2fe-4f2c-8ce4-9fc219d8c749.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1366&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=182b175ad2359252954d834bfa8e3d0a)
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait déjà annoncé ces exercices sans donner de date.
AFPRussie et Bélarus ont justifié mardi des exercices «impromptus» de préparation au combat aux frontières de l’UE et de l’Ukraine du fait de tensions avec l’Occident, à l’heure où les efforts diplomatiques de désescalade semblent s’enliser.
L’arrivée de soldats russes au Belarus, en nombre indéterminé, intervient alors que Russes et Américains doivent se prononcer dans les jours à venir quant à la suite à donner aux pourparlers la semaine passée, qui ont échoué à désamorcer le risque d’un nouveau conflit en Ukraine.
La Russie, qui a déjà massé des dizaines de milliers de troupes à la frontière ukrainienne, laissant craindre aux Occidentaux une invasion, dément toute velléité belliqueuse et se dit au contraire menacée par le renforcement de l’OTAN dans la région.
Sur le front diplomatique, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, était à Moscou, mardi, pour des entretiens avec son homologue Sergueï Lavrov.
Manœuvres «impromptues»
«Les exercices à venir de préparation opérationnelle et de combat ont lieu du fait de l’aggravation de la situation politico-militaire dans le monde, l’augmentation continue des tensions en Europe, notamment aux frontières ouest et Sud du Belarus», a expliqué le ministère biélorusse de la Défense, dans un communiqué. Il a ajouté qu’il s’agissait de manœuvres russo-biélorusses «impromptues». Le Belarus est voisin de la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, des membres de l’OTAN et adversaires de la Russie ainsi que de l’Ukraine.
Ces manœuvres se déroulent en deux étapes: la première, d’ici au 9 février, implique des déploiements vers les «zones menacées» et de sécurisation d’infrastructures, ainsi que la protection de l’espace aérien. Puis, du 10 au 20 février, doivent avoir lieu sur plusieurs bases militaires au Belarus les exercices à proprement parler, baptisés «Détermination de l’union 2022», en référence à l’alliance russo-biélorusse.
Le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, selon les agences russes, a signifié à 98 attachés militaires étrangers en poste à Moscou, la tenue de ces manœuvres destinées à «repousser une agression extérieure». Il a indiqué notamment que deux systèmes sol-air S-400 et 12 chasseurs Su-35 seront déployés.
Trains d’équipements et de blindés
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait annoncé ces exercices la veille, sans en préciser les dates, et accusé la Pologne, l’Ukraine et l’OTAN, de déploiements de troupes menaçants à ses frontières. Un autre responsable du Belarus avait fait état de l’arrivée de premiers militaires russes pour préparer les manœuvres.
Aucune indication n’a été donnée sur le nombre de troupes russes et biélorusses concernées. Depuis lundi, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des trains chargés de quantité d’équipements militaires et de blindés se dirigeant vers la frontière occidentale de la Russie.
Le Belarus a, lui, diffusé des images d’un train chargé de véhicules militaires et d’un gradé biélorusse accueillant des soldats avec du pain et du sel, cadeau traditionnel de bienvenue. Les wagons plateformes portaient eux des noms de villes russes.
En réponse à une révolution pro-occidentale en Ukraine, Moscou a déjà annexé en 2014 la péninsule ukrainienne de Crimée et est largement considéré comme le parrain militaire de séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, théâtre d’une guerre depuis près de huit ans.
La Russie se considère la victime des ambitions de l’OTAN en Europe de l’Est, et juge qu’une désescalade n’est possible que si les Occidentaux signent des traités bannissant tout élargissent futur de l’OTAN, en particulier à l’Ukraine et la Géorgie. Elle réclame aussi que les Américains et leurs alliés renoncent à mener des manœuvres et déploiements militaires en Europe de l’Est.
Réactions de l’Occident
Ces revendications ont été qualifiées d’inacceptables par les Occidentaux, mais ceux-ci veulent néanmoins poursuivre les discussions avec la Russie pour éviter un conflit armé aux conséquences imprévisibles. Le Royaume-Uni a quant à lui annoncé l’envoi d’armements, comme des missiles antichars, à l’Ukraine, alors que Kiev se plaignait justement du manque d’empressement des Occidentaux à renforcer leur aide militaire.
Moscou dit attendre une réponse détaillée des Américains quant à ses revendications, tout en qualifiant ses demandes de non négociables. L’UE et Washington ont prévenu la Russie qu’elle sera la cible de sanctions terribles en cas d’agression de l’Ukraine, une menace balayée par le Kremlin.
Erdogan exhorte la Russie à ne pas «envahir» l’Ukraine
Le Belarus a annoncé mardi, l’arrivée d’un nombre indéterminé de troupes russes pour des exercices de «préparation au combat» en février, arguant des tensions croissantes avec les Occidentaux et l’Ukraine. «Les exercices à venir de préparation opérationnelle et de combat ont lieu du fait de l’aggravation de la situation politico-militaire dans le monde, l’augmentation continue des tensions en Europe, notamment aux frontières ouest et sud du Belarus», a indiqué le ministère biélorusse de la Défense, dans un communiqué,
Il a ajouté qu’il s’agissait de manœuvres russo-biélorusses «impromptues», mais que leur ampleur, non précisée, ne nécessitait pas d’en notifier les détails, notamment aux voisins, en l’occurrence la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Ukraine.
Ces manœuvres se déroulent en deux étapes: la première, d’ici au 9 février, implique le déploiement des troupes russes et biélorusses vers les «zones menacées», la sécurisation d’infrastructures étatiques et militaires, la protection de l’espace aérien. Puis, du 10 au 20 février doivent avoir lieu sur plusieurs bases militaires au Belarus les manœuvres à proprement parler, baptisées «Détermination de l’union 2022», en référence à l’alliance russo-biélorusse.