FootballSandrine Mauron: «Un dernier objectif, la victoire finale»
À la quête d’un doublé historique, les Genevoises affrontent Zurich ce vendredi à Saint-Gall. La milieu de terrain vaudoise revient sur son retour en Suisse avant cette finale des play-off.
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Sandrine Mauron empêche Karin Bernet de toucher le ballon lors de la finale de la Coupe de Suisse remportée face à Saint-Gall.
FreshfocusTout rafler sur son passage. Depuis deux ans, Servette Chênois ne cache pas ses ambitions à l’échelle nationale. Si, lors du précédent exercice, les Grenat ont échoué en demi-finales de la Coupe de Suisse et en finale des play-off, elles sont bien parties pour réaliser le doublé. Après avoir remporté la Coupe fin avril au détriment de Saint-Gall, elles jouent pour le titre de championnes de Super League, ce vendredi au Kybunpark (20 heures). Victorieuses il y a deux ans à l’occasion du premier titre de leur histoire, les Genevoises visent désormais un doublé historique.
Invaincues cette saison en Suisse (27 matches toutes compétitions confondues, 24 succès pour 3 nuls), les protégées d’Eric Sévérac affrontent leur plus grand rival: le FC Zurich. Avec une forte envie de prendre leur revanche. L’année dernière, au même stade de la compétition, elles avaient été vaincues aux tirs au but au terme d’un duel épique. Une défaite cruelle, après avoir évolué plus d’une heure avec une joueuse de moins.
La finale de 2022 n’est pas oubliée, même si l’effectif genevois a beaucoup changé. Recrutée l’été dernier en provenance de Francfort en Bundesliga, Sandrine Mauron fait partie des nouvelles joueuses chargées de replacer Genève sur le toit de la Suisse. L’internationale helvétique de 26 ans, 31 sélections, est revenue au pays afin de prendre une nouvelle dimension. Interview.
Sandrine Mauron, première saison à Genève, victoire en Coupe de Suisse, qualification pour la finale des play-off, aucun match perdu. Tout se passe bien pour vous…
Oui, c’est le cas de le dire. Mais nous sommes un groupe, nous avons besoin de tout le monde. Ce n’est pas facile de rester invaincues. Nous avons des objectifs. Et il en reste un dernier, aller chercher cette victoire finale.
Qu’est-ce qui va vous permettre de franchir cette dernière marche, la plus dure?
L’expérience et le mental. Au match retour contre Saint-Gall en demies, on a vu l’importance d’être solides dans la tête. Et nous sommes plusieurs joueuses dans l’équipe à déjà avoir disputé des finales, gagnées ou perdues. On aura besoin de cette expérience vendredi.
Sur quoi va se jouer cette finale contre Zurich?
Principalement la forme du jour. Parce que, même si c’est la finale du championnat, elle se dispute sur une seule rencontre. Rien n’est joué d’avance. C’est un peu comme un match de Coupe. On l’a gagnée il y a quelques semaines, on doit poursuivre sur cette lancée.
Est-ce un duel particulier pour vous, qui avez porté pendant 5 saisons le maillot du FCZ?
Oui, c’est particulier, même si cela fait déjà plusieurs années que je suis partie. Cela reste mon ancienne équipe. Mais j’ai déjà rejoué trois fois contre elle cette saison. J’aime bien les affronter avec Servette, les duels sont toujours serrés.
«J’aime bien affronter Zurich avec Servette, les duels sont toujours serrés»
Vous allez notamment vous mesurer à Seraina Piubel, une de vos concurrentes pour une place de titulaire à mi-terrain à la Coupe du monde. Est-ce que vous pensez à ce «match dans le match»?
Oui et non. Je vais tout faire pour montrer que je mérite ma place. Mais je pense que la sélectionneuse Inka Grings va principalement se baser sur l’ensemble de la saison, et pas uniquement sur cette finale. Je vais surtout me concentrer sur moi-même pour amener Servette à la victoire.
Vous avez quitté la Suisse en 2019, pour revenir en 2022. À quel point est-ce que le championnat a changé?
Je dirais qu’il a beaucoup changé. Par exemple à Servette, au niveau du staff, il y a beaucoup d’investissements. Cela bosse très bien. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, nous sommes invaincues. Après, il y a toujours passablement d’écarts entre les équipes du bas de classement et les meilleures.
Et pour quelles raisons êtes-vous rentrée au pays?
Des raisons privées, mais également professionnelles. Je devais me retrouver. Avoir un temps de jeu constant, disputer des matches de 90 minutes. J’avais un autre rôle en Bundesliga, il y avait plus de concurrence. C’était quelque chose qui me convenait bien. Mais ici, j’ai beaucoup plus de responsabilités et j’en suis très heureuse. Quand tu as un rôle de joker avec 15-20 minutes de jeu par match, ce n’est pas la même chose. Je suis désormais plus en forme physiquement.
Sur le terrain, on vous retrouve souvent au four et au moulin, vous semblez beaucoup courir…
C’est le rôle d’une milieu de terrain, tu dois être entre les lignes et boucher les trous. Et en même temps, être performante offensivement pour délivrer des assists. On a les GPS, je parcours entre 9 et 12 km par match. Cela dépend des parties et des terrains.
Concrètement, dans votre quotidien, qu’est-ce que cela change de passer du statut de professionnelle en Allemagne à semi-professionnelle en Suisse?
Maintenant je travaille à côté, comme employée de commerce à 50%, donc c’est un autre rythme de vie. Cela me correspond bien, j’aime être très active. Je peux aussi préparer ma vie professionnelle future. Mais surtout, garder le plaisir de taper dans un ballon. Cela reste une passion. Venir à l’entraînement ici, c’est plus retrouver une famille qu’un devoir de venir jouer au football.