Guerre en UkraineKiev admet que la situation est «tendue» sur le front est
Sur le front est, les troupes russes «en supériorité numérique» tentent une percée près de Bakhmout, face à des forces ukrainiennes en difficulté.
L’Ukraine a admis dimanche que la situation était «tendue» sur le front est, où une armée russe «en supériorité numérique» pousse toujours plus afin de s’emparer de la localité stratégique de Tchassiv Iar, face à des forces ukrainiennes aux faibles stocks de munitions.
Le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov a affirmé avoir rendu visite à des soldats dans la zone où se déroulent actuellement les combats. Sur ce front oriental, où «la situation est tendue», les troupes russes, «en supériorité numérique», tentent une percée «à l’ouest de Bakhmout», une ville qu’elles ont conquise en mai 2023 au terme d’une bataille particulièrement sanglante et destructrice, a-t-il dit.
Un peu plus tôt, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, le général Oleksandre Syrsky, avait lui aussi assuré que la Russie concentrait ses efforts sur cette zone afin de s’emparer de Tchassiv Iar, à environ 20 km à l’ouest de Bakhmout.
Une telle conquête offrirait aux militaires russes une chance d’avancer dans la région. Cette cité, perchée sur une hauteur, s’étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien et un important nœud ferroviaire et logistique.
Vers «une avancée plus profonde»?
La Russie veut ainsi «créer les conditions d’une avancée plus profonde» vers Kramatorsk, a noté le commandant en chef. Oleksandre Syrsky, qui a souligné que les forces défendant Tchassiv Iar avaient reçu des armements supplémentaires, avait reconnu la veille que la situation sur le front est s’était «considérablement détériorée».
Malgré leurs pertes, les Russes déploient de «nouvelles unités blindées», ce qui leur permet d’engranger des «succès tactiques», avait-il déclaré. Ces dernières semaines, Moscou revendique régulièrement la prise de villages, notamment près de la ville d’Avdiïvka samedi.
Cette offensive se produit à un moment très délicat pour l’armée ukrainienne, qui peine à recruter face à un adversaire dont les troupes sont mieux garnies et mieux équipées.
«Une vraie défense»
L’aide occidentale s’enraye, en particulier en raison de blocages politiques à Washington, ce qui contraint les militaires ukrainiens à économiser leurs munitions. Depuis des mois, Kiev exhorte ses partenaires à lui livrer davantage d’armements et de systèmes de défense antiaérienne.
«La rhétorique ne protège pas le ciel», a encore insisté dimanche le président Volodymyr Zelensky. Il a noté que l’attaque nocturne de drones et de missiles iraniens contre Israël, qui a annoncé en avoir intercepté la quasi-totalité, démontrait «l’efficacité» de l’aviation et des systèmes de défense antiaérienne modernes.
«Le monde a vu ce qu’est une vraie défense. Il voit que c’est possible», a martelé le chef de l’État ukrainien. Ces dernières semaines, l’armée russe a aussi davantage bombardé la région frontalière de Kharkiv, dans le nord-est, où est située la ville portant le même nom, la deuxième plus grande d’Ukraine.
Samedi soir, une frappe a provoqué la mort de deux personnes dans un village de cette partie du territoire, a déploré dimanche le gouverneur Oleg Synegoubov. Des attaques russes contre le réseau énergétique continuent en outre de causer des coupures de courant dans cette région.