JusticeÀ moto dans la forêt jurassienne: quatre condamnations
Des amendes infligées à des motards ajoulots n’ont pas stoppé la pratique sauvage du trial.
- par
- Vincent Donzé
La condamnation de quatre motards ajoulots n’a pas stoppé la pratique sauvage de la moto dans la forêt jurassienne. Les délits remontent à deux ans, au-dessus de Chevenez: selon «Le Quotidien Jurassien», deux motards roulaient sans plaque et deux autres l’avaient falsifiée.
Rouler à moto dans la forêt n’est pas synonyme de retrait de permis, comme après un délit de chauffard. Des amendes ont été distribuées récemment et les deux faussaires ont écopé de cinq jours-amendes supplémentaires.
Police impuissante
Après une accalmie de six à douze mois appréciée par le garde forestier, le trial a repris de plus belle et la police est souvent impuissante, faute d’effectifs suffisants.
Chef de secteur dans le triage Ajoie-Ouest, Joseph Saucy a indiqué au «QJ» qu’outre les dégâts causés aux sentiers, les motos sont une «grande source de stress pour la faune sauvage», surtout en période de mise bas.
Nuisances importantes
En 2018 déjà, les autorités jurassiennes constataient que «les sports motorisés, tels que l’enduro ou le trial, jouissent d’une importante popularité dans le canton du Jura». La pratique sauvage de la moto ou du quad en forêt était dénoncée: «Elle cause des nuisances importantes aux milieux naturels et est incompatible avec la fonction de délassement de la forêt».
Selon l’Office jurassien de l’environnement, la circulation de motos «occasionne une érosion des sols nuisible à la biodiversité et au rajeunissement naturel». En Haute-Ajoie, c’est même une réserve forestière qui est utilisée comme «terrain de jeu» par certains motards.
Fins de journée
L’expérience a montré que les adeptes de la moto sauvage et parfois du quad s’adonnent généralement à cette pratique à des moments où la surveillance et la fréquentation de la forêt sont restreintes, à l’instar des matinées du week-end ou des fins de journée.
«Ces constats renvoient une mauvaise image des sports motorisés dans l’opinion publique. C’est pourquoi il est aussi dans l’intérêt des clubs et milieux motorisés de juguler cette pratique illégale», constataient les autorités jurassiennes C’était il y a quatre ans…