Enquête – La guerre pèse plus fortement que les sanctions sur l’économie suisse

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EnquêteLa guerre pèse plus fortement que les sanctions sur l’économie suisse

En Suisse, «les entreprises touchées par les conséquences de la guerre sont deux fois plus nombreuses que celles affectées par les sanctions occidentales», dévoile une enquête d’EconomieSuisse.

L’interdiction d’exporter s’avère problématique pour certains secteurs (photo d’illustration).

L’interdiction d’exporter s’avère problématique pour certains secteurs (photo d’illustration).

AFP

Les conséquences indirectes de la guerre en Ukraine (hausse des prix, difficultés d’approvisionnement et perturbations du marché de l’énergie) touchent les entreprises suisses plus durement que les sanctions occidentales à l’encontre de la Russie. «Les entreprises touchées par les conséquences de la guerre sont deux fois plus nombreuses que celles affectées par les sanctions occidentales», dévoile une enquête d’EconomieSuisse menée du 2 au 10 mars et publiée ce lundi.

Dans les détails, les résultats de l’enquête montrent que «l’impact des sanctions et des conséquences de la guerre varie fortement d’une branche à l’autre» (graphique ci-dessous).

L’impact de la guerre varie d’une branche à l’autre.

L’impact de la guerre varie d’une branche à l’autre.

EconomieSuisse

«L’industrie d’exportation est la plus touchée par la guerre: c’est le cas dans les secteurs de la chimie, de l’industrie électrique et des métaux ainsi que dans le commerce de gros», détaille EconomieSuisse qui précise qu’entre 30 et 40% de ces entreprises sont «également fortement touchées par les sanctions». Une situation qui se comprend du fait que certaines entreprises exploitent des sites ou s’approvisionnent en Russie ou en Biélorussie; or la production y est souvent à l’arrêt. À cela s’ajoute l’interdiction d’exporter.

L’industrie textile, celle de l’agroalimentaire et la construction sont aussi des domaines fortement touchés par les effets de la guerre car «les difficultés d’approvisionnement et les hausses de prix des matériaux et des matières premières (bois, huiles, énergie) compliquent et renchérissent la production», explique EconomieSuisse.

Particulièrement affecté par la suspension des accords de visas, le tourisme subit à la fois les effets des sanctions et de la guerre. Alors que «les hôtes russes restent en partie à l’écart de la Suisse par crainte d’éventuelles répressions. Certains acteurs du secteur du tourisme annoncent en outre qu’ici et là des voyageurs américains et asiatiques évitent l’Europe en raison de la guerre».

Secteurs touchés par les sanctions

À l’inverse, les banques et les gestionnaires de fortunes sont les plus touchés par les sanctions occidentales. «Un établissement financier sur deux environ doit trouver des solutions face au blocage des actifs financiers et à l’exclusion de cinq banques russes du système SWIFT», précise EconomieSuisse. De nombreuses sociétés de conseil en gestion de fortune sont aussi concernées.

Si les sanctions «pèsent certes sur les entreprises exportatrices et la place financière suisses», pour EconomieSuisse, «le véritable défi réside dans les problèmes engendrés par la guerre» et l’incertitude liée aux futures réactions de la Russie. «Faute de perspectives pour une résolution pacifique du conflit, les difficultés d’approvisionnement et les prix élevés pour l’énergie, les matières premières et les produits transformés persisteront», conclut l’organisation faîtière de l’économie suisse.

(comm/aze)

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