CruautéEncore deux chevaux sauvagement agressés en Suisse romande
Une jument en Valais et une autre dans le canton de Vaud ont été découvertes blessées aux parties génitales. Cela fait quatre en quelques semaines.
- par
- Michel Pralong
Mardi 20 septembre dernier, la propriétaire d’une jument, à Martigny (VS), a retrouvé son animal la queue en sang dans son box. En la nettoyant, elle a découvert des blessures à la vulve. Une vétérinaire a pu lui apporter les premiers soins sur place puis, Romance, jument de 13 ans, a été emmenée dans une clinique vétérinaire.
«Vu la gravité des blessures, on a eu recours à un objet tranchant, enfoncé à l’intérieur du sexe de la jument», nous confirme le vétérinaire qui l’a examinée. «Il s’agissait des mêmes plaies que celles que présentait la jument agressée précédemment à Saxon». À la mi-août, un cheval du refuge de La Bouche qui rit avait en effet été attaqué deux nuits de suite. Cette jument est aujourd’hui toujours sous le choc, même si ses blessures guérissent.
Chevaux voisins pas touchés
Romance n’a pas pu être victime d’autres animaux puisqu’elle se trouvait dans son box dans cette nuit de lundi à mardi. Elle n’y était pas seule, mais accompagnée par un mâle. Deux autres juments occupaient un box voisin. Aucun des trois autres animaux n’a été blessé. Romance se remet et ne semble pas traumatisée.
Alertée, la police cantonale valaisanne est venue enquêter sur place. Il n’y a pas de trace d’effraction. Selon la propriétaire de la jument, celle-ci était toute mouillée sur un côté quand elle l’a découverte, comme si elle était restée longtemps couchée sur le flanc, sur la paille humide. Cela pourrait signifier qu’elle a été anesthésiée, mais aucune analyse n’a été faite pour savoir si cela avait été le cas, dans cette situation comme dans les autres. Outre les deux juments valaisannes, une autre avait en effet également été agressée fin août à Courlevon (FR) et la police fribourgeoise enquête toujours.
Une attaque en juillet dans le canton de Vaud
Mais un quatrième cas nous a été signalé alors que nous nous renseignions sur ces attaques. Il est plus ancien puisque l’agression remonte à juillet. Une jument de 8 ans, Kiss Me, a été blessée alors qu’elle était en pension dans un manège dans la région de Gimel, dans le canton de Vaud. Les faits se sont déroulés la nuit du 19 au 20 juillet et le cheval a été découvert le matin avec une perforation d’une profondeur de 3 à 4 cm à la lèvre gauche de son appareil génital. La partie extérieure droite de la lèvre portait des traces de griffures et l’extérieur de la cuisse arrière gauche portait également des griffures horizontales. L’animal a été soigné sur place.
Sa propriétaire se demande comment on a pu s’y prendre pour s’attaquer à sa jument, si elle a été droguée et s’ils se sont mis à plusieurs, car vu l’ampleur de la blessure, l’animal ne se serait pas laissé faire. Pour le vétérinaire qui a examiné le cheval, la blessure semble avoir été faite par un objet qui s’est planté dans le corps de l’animal et qui est ressorti, occasionnant des griffures. Est-ce un acte d’origine humaine? C’est tout à fait possible, mais il ne peut l’affirmer avec certitude. Une plainte a été déposée auprès de la police cantonale vaudoise.
Ces cas romands rappellent la série d’attaques qu’avait connue la France en 2020. De nombreuses blessures avaient finalement été attribuées à des charognards ou à des accidents, mais environ 20% restent liées à l’homme. La police française n’a toujours pas trouvé de responsable de ces actes. À l’époque, comme dans le dernier cas qui s’est produit il y a une dizaine de jours, les autorités avaient appelé les propriétaires de chevaux à la vigilance et, tant que faire se peut, à ne pas les laisser dehors la nuit.