Vaud: Un chat sauvage mort, deux autres euthanasiés

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VaudUn chat sauvage mort, deux autres euthanasiés

Une portée découverte dans un champ s’est révélée sauvage et malade, ce qui n’a pas permis leur sauvetage.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Trois chatons récupérés dans un champ du village de Cottens (VD) au printemps 2022 sont finalement morts dans un parc animalier, le premier par maladie, les deux autres par euthanasie. Cette issue déplaît à l’association vaudoise Kumea, qui avait placé ces chats à La Garenne, à Le Vaud (VD), leur nature sauvage étant avérée.

Dans une communication diffusée aujourd’hui, La Garenne indique avoir pris la décision d’euthanasier deux pensionnaires porteurs du coronavirus félin. Un motif qui ne convainc pas Tomi Tomek, cofondatrice du refuge SOS Chats à Noiraigue (NE): «Les chats porteurs de cette maladie peuvent continuer de vivre normalement, c’est le cas de neuf chats errants sur dix», assure-t-elle. Elle qui en a soigné était prête à servir de relais.

Actions précipitées

Dans son communiqué, le directeur du parc animalier Michel Halbwax fustige une «accumulation d’erreurs et d’actions précipitées» attribuée à l’association de protection animale Kumea. Des accusations rejetées au sein de cette association: «Rien n’indiquait dans le caractère de ces chatons qu’il s’agissait de chats sylvestres».

L’association Kumea a recueilli ces chatons de bonne foi, pour leur trouver des familles d’accueil. Lorsque leur caractère sauvage est apparu, leur placement provisoire à La Garenne a été décidé, en attendant l’aménagement d’un enclos au Bioparc Genève.

Péritonite infectieuse

Le décès d’un chat a tout précipité, l’autopsie ayant révélé une péritonite infectieuse féline (PIF). La Garenne déplore que les chatons «ont été prélevés dans leur milieu naturel après avoir été observés seuls pendant seulement deux heures, alors que les experts préconisent d’attendre un minimum de six heures en se tenant très loin à l’écart de la portée avant de conclure que la situation est anormale».

Selon le parc animalier de Le Vaud, la stérilisation de la portée a empêché sa réintroduction en milieu naturel: Michel Halbwax ne juge «pas souhaitable que des individus incapables de se reproduire occupent les niches alimentaires et territoriales d’individus de la même espèce qui le seraient».

Aucun refuge

Plus grave: La Garenne estime que c’est le passage en chatterie qui a provoqué le développement d’une péritonite infectieuse féline, une conclusion que réfute Kumea.

Des examens en laboratoire ont révélé que les deux rescapés étaient porteurs du coronavirus félin, qui peut muter en péritonite infectieuse féline: «Leur transfert vers une structure d’accueil apte à recevoir de la faune sauvage était inenvisageable au vu du risque élevé qu’ils font courir aux autres félins», estime La Garenne. Tomi Tomek pense autrement, en évoquant la Fondation Brigitte Bardot.

La décision d’euthanasier les deux chats sauvages infectés a été prise par l’ensemble des autorités compétentes, sans en informer l’association Kumea. «Les chatons que nous avons nourris au biberon n’ont pas semblé sauvages, ni à nos yeux, ni aux yeux des vétérinaires consultés», indiquent les fondatrices de Kumea, pour qui il n’a jamais été question de prélever des animaux sauvages de leur milieu naturel, mais de sauver trois chatons en perdition.

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