Strasbourg (F)Des militants kurdes font irruption au Parlement européen
La dizaine de manifestants ont pénétré mercredi dans l’hémicycle et brandi des drapeaux à l’effigie du leader du PKK, entraînant une interruption des débats durant trois heures.
Des militants kurdes ont manifesté à l’intérieur de l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, mercredi, au 24e anniversaire de l’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, entraînant une interruption des débats pendant trois heures et l’évacuation des eurodéputés.
Les protestataires étaient une dizaine, entrés au Parlement comme des visiteurs. Arrivés sur la galerie qui surplombe l’hémicycle, ils ont agité des drapeaux et scandé des slogans hostiles au président turc Recep Tayyip Erdogan ou réclamant la libération d’Abdullah Öcalan.
«Toute manifestation doit toujours respecter nos règles»
Cette interruption des débats a entraîné l’évacuation de l’hémicycle, tandis que les services de sécurité ont tenté d’interpeller les militants, qui avaient, pour certains, enjambé la balustrade de sécurité pour se retrouver sur un étroit rebord, plusieurs mètres au-dessus des sièges des eurodéputés.
«Je suis heureuse de vous annoncer que la situation a été résolue dans le calme et que personne n’a été blessé. Les manifestants sont maintenant à l’extérieur du bâtiment», a déclaré la présidente du Parlement, Roberta Metsola, à la reprise des débats.
«Ce parlement défend fièrement la liberté d’expression et le droit de manifester, mais toute manifestation doit toujours respecter nos règles, la sécurité du public et ne pas perturber nos débats démocratiques», a-t-elle ajouté.
En prison depuis 1999
Figure de la rébellion kurde en Turquie, Abdullah Öcalan, 73 ans, a été arrêté le 15 février 1999, puis condamné à mort en Turquie, le 29 juin, de la même année pour trahison et tentative de diviser le pays. Sa condamnation a toutefois été commuée en 2002 en réclusion à perpétuité, après l’abolition de la peine de mort. Quelques-uns de ses partisans se postent chaque jour à proximité du Conseil de l’Europe pour réclamer sa libération.