Football - A Servette, la défense lâche Jérémy Frick

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FootballÀ Servette, la défense lâche Jérémy Frick

Avec 26 buts encaissés depuis le début de saison, les Grenat pêchent derrière. Ils laissent notamment de trop grosses occasions aux adversaires, compliquant la tâche de leur gardien.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
Comme ici à Thoune, Jérémy Frick a souvent dû subir les imprécisions dans le comportement défensif servettien.

Comme ici à Thoune, Jérémy Frick a souvent dû subir les imprécisions dans le comportement défensif servettien.

Lafargue

Une frappe subie, c’est un but encaissé. Servette n’en est pas encore à ce point, mais il s’en rapproche. Plus que son manque d’efficacité offensive, c’est sa friabilité dans sa propre moitié de terrain qui inquiète. Et d’autant plus avant de recevoir Zurich ce dimanche (14h15) au Stade de Genève. Avant cette 13e journée, le FCZ est la meilleure attaque du pays, à égalité avec Bâle et YB, avec 29 buts inscrits. Les Grenat, de leur côté, en sont à 26 buts encaissés, seulement une unité de moins que Sion et Saint-Gall, les pires arrière-gardes du pays.

Qu’en tirer? À se fier aux statistiques avancées, chaque tir que les Servettiens accordent à leurs adversaires a une probabilité très élevée de se terminer en but. Autrement dit, Servette est l’équipe qui concède les plus grosses occasions. La faute en partie aux six penalties encaissés par les Genevois. Ce n’est donc pas la quantité globale qui fait défaut (seul YB a subi moins de tirs que les Genevois), mais la qualité. L’interprétation qui en découle? Jérémy Frick est beaucoup moins bien protégé que les autres gardiens de Super League.

Il paye les pots cassés

Le portier genevois ne nie pas l’évidence arithmétique, mais se fie surtout à ses sensations: «Je suis peut-être un peu moins bien protégé. Mais je peux également dire qu’un temps, je faisais moi aussi plus d’arrêts, notamment lors de la première saison en Super League. Sans doute qu’ils étaient plus faciles à faire, par exemple car le défenseur poussait le joueur. Aujourd’hui, quand je regarde nos buts encaissés, il y a beaucoup de centres en retrait. C’est quelque chose de compliqué à défendre et il faut trouver la solution pour les éviter. D’autant plus que j’ai le sentiment que, lorsque nous faisons une demi-erreur, nous prenons un but.» Symptôme des spirales négatives, analyse Frick.

«Je ne suis pas surhumain comme j’aimerais l’être»

Jérémy Frick, gardien du Servette FC

Le dernier rempart grenat a une responsabilité moindre. Même s’il n’a pas été toujours net dans ses interventions cette saison (son expulsion contre YB, une sortie manquée en début de saison à Sion). Mais il doit souvent payer les pots cassés: «Je suis rarement satisfait à 100% de mes matches, nuance-t-il. Moi, je veux aider l’équipe, mais je ne peux pas décider quand le faire. Je fais ce que je peux. Mais c’est clair que si j’étais totalement content de mes prestations, on ne prendrait pas de buts. Disons que je ne suis pas surhumain comme j’aimerais l’être.»

Être soudés pour «sortir de la m…»

Il n’est en tout cas pas le premier à être pointé du doigt dans cette période compliquée pour Servette. Sa défense a le devoir de faire mieux. Surtout avec la quantité de cadres et de joueurs d’expérience qui la composent: Clichy, Rouiller, Sasso et Sauthier ont passé la trentaine et n’ont pas beaucoup d’excuses. La révolte doit notamment venir d’eux: «Les cadres ont certainement une part de responsabilité, observe Frick. Ils sont importants quand on est bien, et ils restent cadres quand on est moins bien. Tout le monde peut faire un peu plus. C’est déjà arrivé que certains soient moins bien, mais normalement, il y a toujours quelqu’un pour rattraper le coup. À nous d’inverser la tendance.» Dès dimanche.

Car Servette est quelque peu dos au mur. Les Grenat restent sur cinq matches sans victoire en Super League (et quatre défaites), et ce sans compter l’élimination par Thoune en Coupe il y a dix jours. À la veille de la trêve internationale, il vaudrait mieux lancer un signal et rappeler qu’il y a de la vie à la Praille: «Dans les moments de crise, je suis persuadé que c’est quand le groupe est soudé qu’il peut sortir de la m…», lâche Frick. Cela vaut notamment pour le travail défensif.

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