Trafic ferroviaireBerne devra se positionner sur une nouvelle ligne Lausanne-Genève
Après l’épisode du «trou de Tolochenaz», le conseiller national Roger Nordmann a déposé un postulat signé par la moitié du Parlement pour réclamer une étude en vue d’une nouvelle liaison ferroviaire entre les deux villes.
- par
- Christine Talos
Les problèmes récurrents de la ligne ferroviaire Lausanne-Genève débarquent à Berne. Après l’épisode du «trou de Tolochenaz», le 9 novembre dernier, le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD) vient de déposer un postulat pour demander au Conseil fédéral un rapport sur les différentes solutions afin d’améliorer la fiabilité et envisager une nouvelle ligne.
Et il n’est pas le seul à vouloir des propositions de Berne. Son texte est paraphé par 113 autres parlementaires de tous bords, y compris alémaniques, soit plus de la moitié du National! «On se rend compte qu’il y a une grande sensibilité sur cette problématique, beaucoup comprennent qu’il s’agit d’un goulet d’étranglement qui peut impacter toute la Suisse», souligne l’élu. Avec un aussi grand nombre de signataires, il espère pouvoir faire pression sur le Conseil fédéral pour que les choses bougent enfin.
Des travaux à prévoir sur une ligne qui date de 1858
Roger Nordmann le relève: la liaison CFF entre Lausanne et Genève constitue l’un des tronçons ferroviaires les plus utilisés du pays. «Or il n’existe aucune possibilité de liaison redondante en cas d’interruption. Les interruptions régulières sont extrêmement problématiques et sèment le chaos ferroviaire dans toute la Suisse romande, avec des répercussions jusqu’à Bâle, Zurich et Lucerne», souligne-t-il. «Avec la liaison Lugano-Chiasso, il s’agit du seul segment d’importance nationale dépourvu de redondance», relève-t-il.
En outre, il relève un autre problème: «Une partie des soubassements de la ligne Lausanne-Genève date de 1858.» Il faudra donc bien un jour ou l’autre rénover ces vieux tronçons. «On va sans doute devoir les changer complètement, comme on a dû le faire à Lavaux», prévient-il, ce qui aura des impacts sur le trafic et les horaires.
Deux options à étudier
Le Vaudois souhaite donc une stratégie globale sur le projet. Et demande au Conseil fédéral d’étudier les avantages et les inconvénients de deux options: soit la construction d’une ligne entièrement nouvelle entre la zone Renens-Bussigny et la zone Cornavin-Aéroport, sans raccordements avec la ligne actuelle; soit la construction progressive de plusieurs segments de ligne nouvelle, avec raccords à la ligne existante, par exemple à la hauteur de Morges et de Nyon, dans l’idée d’aboutir petit à petit à une ligne complète. Selon lui, les deux possibilités ont des avantages et des inconvénients en termes de prix et de faisabilité.
L’élu veut encore que Berne examine les possibilités de construire du côté de Lausanne, un tunnel pour relier la zone Lausanne-Malley et une gare dans le secteur de l’EPFL. Et, côté Genève, de réfléchir à l’idée de faire aboutir la future ligne, soit à la gare Cornavin, soit vers l’aéroport.
Roger Nordmann espère faire passer son postulat sans opposition. Si le Conseil fédéral l’accepte, son texte pourrait être validé lors de la prochaine session. Berne aurait alors jusqu’en 2026, date du message prévu sur l’étape d’aménagement 2035 de l’infrastructure ferroviaire, pour trouver la meilleure solution.