FootballLe Servette de René Weiler a «tout essayé» avant de gagner
Au total, les Grenat ont tiré 25 fois au but contre le Sheriff Tiraspol pour l'emporter 2-1 jeudi. Une abnégation qui satisfait l'entraîneur servettien.
- par
- Valentin Schnorhk
Pas besoin de jeter un œil aux statistiques. René Weiler les a dans la tête. À quelques détails près. «Je pense que nous avons dû tirer au but au moins trente fois», lâchait l'entraîneur servettien, après la victoire 2-1 des Grenat contre le Sheriff Tiraspol jeudi. Le bonhomme n'exagère pas, ce n'est pas son genre. Il faut plaider pour l'émotion. Et encore: il ne s'est trompé que de cinq unités.
Servette a en effet tenté vingt-cinq fois sa chance dans ce match d'Europa League qu'il a dominé de la tête et des épaules. Le penalty de Chris Bedia aura été le dernier, le tir égalisateur de Steve Rouiller l'antépénultième. «Nous n'avons jamais lâché et nous avons mérité de marquer ces deux buts», se félicitait Weiler.
A refaire le scenario, «extraordinaire» aux yeux du technicien zurichois, on se dit que ça ne devait pas se terminer autrement, mais que cela pouvait bien arriver. Weiler l'a également pensé: «Je ne dirais pas que j'ai douté, mais après le 1-0 encaissé après 12 minutes, je savais que cela compliquait bien des choses contre une équipe qui défendait avec tous ses joueurs, qui est très constante et qui avait des éléments forts pour jouer les contre-attaques.» Cela a failli piéger les Servettiens juste après l'égalisation, mais Ankeye butait sur un très inspiré Jérémy Frick.
Changements offensifs
Il faut dire que les Grenat ont passé l'essentiel du match à penser à comment attaquer face à ce bloc si dense, si resserré, à trouver la bonne manière de le déstabiliser. «Dans ces cas-là, tu peux utiliser les centres, les dribbles sur les côtés, les frappes pour faire la différence, liste Weiler. Nous avons tout essayé, et cela a duré longtemps. Je crois que tout le monde a essayé d'aider offensivement.»
Il fallait tout de même provoquer quelque peu le destin. Très rapidement en deuxième période, René Weiler a tenté quelque chose: il a sorti le latéral droit Théo Magnin pour faire entrer l'attaquant Enzo Crivelli. Ce qui a changé quelque peu l'animation offensive des Grenat, dans une forme de 3-1-4-2 dans lequel Bolla (9 frappes à lui seul) et Stevanovic animaient les côtés. Avant, plus tard de faire entrer Jérémy Guillemenot à la place du milieu défensif Gaël Ondoua.
Une forme de proactivité qui a porté ses fruits, même si ces changements ne se suffisaient pas à eux-mêmes. «Il fallait quand même laisser de l'espace pour jouer des ballons justes et avoir des courses justes, détaille le technicien. On ne peut pas mettre que des joueurs offensifs. Nous avons trouvé un bon équilibre et nous avons eu des joueurs qui ont fait en sorte d'éviter de prendre un deuxième but en contre. Mais quand tu es mené, il faut faire quelque chose.»
Il faut croire en son collectif, aussi. A ce niveau, Servette progresse toujours plus.