FrontièreLa Russie accuse l’Ukraine de masser des troupes dans l’Est
Mercredi, alors que les tensions sont palpables entre les deux pays, Moscou a taclé Kiev, concernant des militaires ukrainiens regroupés à la frontière.
![Un soldat ukrainien à la frontière. Un soldat ukrainien à la frontière.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/10/f6288492-9d87-4247-8144-8c45e773a758.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1421&fp-x=0.5&fp-y=0.5003518648838846&s=5da5df966ba688e70d59de5130ee6e50)
Un soldat ukrainien à la frontière.
AFPLa Russie a accusé à son tour mercredi l’Ukraine de masser des troupes dans l’Est du pays, où Kiev combat des séparatistes prorusses, en plein pic de tensions et d’inquiétudes quant à une offensive russe.
Kiev et les Occidentaux s’inquiètent depuis des semaines du renforcement du potentiel militaire russe aux frontières ukrainiennes. Si Moscou dément toute velléité belliqueuse, les autorités ukrainiennes ont dit craindre une invasion imminente et appelé leurs alliés à dissuader le Kremlin.
Processus de paix saboté
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a pour sa part assuré mercredi que «l’armée ukrainienne renforce ses capacités militaires, en faisant venir des équipements lourds et du personnel» dans l’Est. Selon elle, 125’000 soldats, soit «la moitié des forces armées ukrainiennes», se trouvent dans cette zone située près des frontières russes et où des pans de territoires sont sous contrôle des séparatistes prorusses.
Maria Zakharova a aussi accusé Kiev de saboter le processus de paix entamé en 2015 avec les séparatistes en prévoyant des exercices militaires en présence de troupes étrangères l’année prochaine, cause de «grave préoccupation» à Moscou.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a, lui, fustigé mercredi la «politique destructrice» des pays de l’Otan, qui «cherchent à attirer l’Ukraine dans leur orbite et à la transformer en pays antirusse». Accusant également les Occidentaux de vouloir «dicter comment les forces armées russes doivent se comporter sur leur propre territoire», il a averti que Moscou «continuera de répondre à toute démarche inamicale».
«Menace directe»
Mardi, Sergueï Lavrov avait dénoncé la «menace directe» que représente selon lui l’Ukraine, disant craindre que les autorités de Kiev ne se lancent dans une «aventure militaire» dans l’Est. Le président russe Vladimir Poutine a assuré mardi qu’il était nécessaire de «raccommoder les liens» avec Kiev, afin que «personne ne se sente menacé».
Le pic de tensions actuel rappelle une crise précédente en avril, lorsque la Russie avait déployé des dizaines de milliers de soldats aux frontières ukrainiennes pour des «exercices militaires», en réponse à des activités «menaçantes» de l’Otan. Après des semaines de tensions, Moscou avait finalement rappelé ses troupes.