FootballAlisha Lehmann: «Je suis footballeuse à cent pour cent»
La Bernoise de 24 ans est de retour sous les drapeaux, après quelques mois en retrait de l’équipe de Suisse. L’occasion pour elle de clarifier son statut.
- par
- Robin Carrel
À la fin du mois de janvier dernier, l’attaquante d’Aston Villa a souhaité reprendre le fil de son histoire internationale avec son pays. Elle avait voulu faire une pause quelques mois auparavant, se privant elle-même d’un Euro, «à domicile» pour elle ou presque, car la compétition s’était déroulée en Angleterre. Celle qui a aussi porté les couleurs d’Everton et de West Ham, là où elle avait débarqué en 2018, déjà en provenance des Young Boys, vit en Grande-Bretagne depuis ses 19 ans.
Histoire d’éviter les spéculations et les rumeurs, l’Association suisse de football a présenté la revenante à la presse mardi, à peine débuté le camp d’entraînement de la Nati au féminin à Marbella, en Espagne, où deux matches amicaux contre la Pologne sont organisés ce vendredi (16h30) et mardi prochain. La Suissesse a pu mettre des points sur certains I et la joueuse a paru loin des clichés qu’elle véhicule, elle l’ailière qui vend des calendriers d’elle-même sur son site Internet et vient de doubler un certain Roger Federer au nombre d’abonnés sur Instagram avec 11,8 millions de suiveurs.
La glace a rapidement été brisée, au sein d’un groupe un peu rajeuni par rapport à ce qu’elle avait connu l’année dernière encore. «C’est un plaisir de revoir tous ces visages connus et de se marrer à nouveau ensemble, a souri d’entrée l’Helvète, qui accumule également plus de six millions et demi de suiveurs sur TikTok. Je suis très contente, heureuse même d’être ici. Mes coéquipières m’ont très bien accueillie. Directement, nous avons beaucoup parlé ensemble et la nervosité qui pouvait encore exister a bien vite disparu.»
Elle a fait le premier pas
«Dans la vie, il se passe des choses auxquelles on ne s’attend pas forcément, a détaillé la joueuse. Il y a des événements que je ne veux pas et que je ne peux pas évoquer devant le monde entier. Il y a aussi des choses, chez moi, que je ne souhaite tout simplement pas montrer ou des trucs que tout le monde n’a pas besoin de savoir. Maintenant, je veux en premier lieu revenir à la réalité du terrain. Je suis fière d’être ici et de pouvoir jouer à nouveau pour mon pays. Nous verrons quel est le rôle que je jouerai dans ce groupe ensuite.»
La sélectionneuse Inka Grings a accueilli volontiers cette «nouvelle recrue». C’est d’ailleurs la «Villans» qui avait fait le premier pas en janvier, pour réintégrer son équipe nationale. Du coup, l’ancienne coach du FC Zurich l’a emmenée en Espagne et à charge de la joueuse de se rendre indispensable. «Pour moi, Alisha est une joueuse comme les autres parmi les 26 éléments de mon groupe et, comme toutes ses coéquipières, elle a la possibilité de s’imposer», a confirmé l’ancienne internationale allemande.
Forcément, quand on parle avec une jeune femme qui gagne plus en quelques posts Instagram qu’en une saison sur les pelouses vertes, ça fascine. Et la question des réseaux est vite arrivée sur le tapis. «Mais je n’ai vraiment pas besoin de beaucoup de temps pour les médias sociaux. Je veux être très claire, encore une fois. Je suis footballeuse à cent pour cent. Je m’entraîne tous les jours et je joue le week-end. Je n’ai jamais entendu dire de moi, que ce soit dans mes clubs ou en équipe nationale, que les réseaux sociaux étaient un problème.» Un poil de jalousie en revanche, peut-être.