Angleterre: Élections locales en guise de test pour Rishi Sunak

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AngleterreDes élections locales en guise de test pour la majorité de Rishi Sunak

En Angleterre, jeudi, les électeurs sont appelés aux urnes pour un scrutin local important. Les conservateurs pourraient prendre une claque avant les législatives de 2024, en perdant 1000 sièges.

Pour les conservateurs de Rishi Sunak, un recul de moins d’un millier de sièges équivaudrait à une victoire.

Pour les conservateurs de Rishi Sunak, un recul de moins d’un millier de sièges équivaudrait à une victoire.

AFP

Plus de 8000 sièges sont en jeu dans 230 collectivités locales à travers l’Angleterre, lors d’un scrutin local qui introduit une exigence inédite, celle de présenter une pièce d’identité pour pouvoir voter. Ce changement crée des remous et a été dénoncé par ses opposants comme une menace sur la démocratie, en raison du nombre d’électeurs qui risquent d’être exclus, la carte d’identité nationale n’existant pas. Dans les rangs des travaillistes, certains députés dénoncent une décision destinée à contrer l’avance qui est la leur, selon les sondages.

Ces élections, dont le taux de participation est traditionnellement bas, sont les premières pour Rishi Sunak, arrivé au pouvoir fin octobre, après la succession de scandales de l’ère Boris Johnson et les 49 jours chaotiques de Liz Truss à Downing Street. L’actuel Premier ministre n’attend pas de miracle. «Nous avons toujours dit que ce seraient des élections difficiles pour nous», a-t-il déclaré mercredi, citant parmi ses promesses celle de combler davantage de nids-de-poule, un fléau sur les routes britanniques.

Une pique des travaillistes

Selon le spécialiste des sondages John Curtice, politologue à l’université écossaise de Strathclyde, une avance de plus de dix points des travaillistes sur les conservateurs laisse augurer une victoire de l’opposition lors des élections générales, qui doivent se tenir d’ici à la fin de l’année prochaine. Leur date n’est pas encore fixée.

Avant d’arriver au pouvoir, respectivement en 1997 et 2010, le travailliste Tony Blair et le conservateur David Cameron avaient tous deux remporté des succès avec une avance à deux chiffres aux élections locales précédant les élections générales, a souligné John Curtice.

Mercredi, le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, s’en est pris aux conservateurs, au pouvoir depuis 13 ans. Il a évoqué les près de deux millions de Britanniques qui vont devoir payer davantage pour leur emprunt parce que le parti de Rishi Sunak «a utilisé leur argent comme un casino», en référence aux conséquences des décisions financières hasardeuses de Liz Truss qui ont fait bondir les taux d’intérêt. En réponse, Rishi Sunak lui a opposé les «impôts locaux plus élevés» et les «promesses brisées» des travaillistes.

Perdre moins de mille sièges serait une «victoire»

Les enquêtes d’opinion montrent que les électeurs sont principalement préoccupés par l’inflation, qui dépasse les 10% depuis des mois, et la crise du système public de santé, frappé par des grèves à répétition, notamment un mouvement sans précédent des infirmières.

Les sondages les plus défavorables prédisent une perte de 1000 sièges pour les conservateurs. Ces derniers estiment qu’un recul en deçà du millier de sièges équivaudrait à une victoire. Les résultats sont attendus très progressivement au fil de la journée de vendredi, à la veille du couronnement de Charles III à l’abbaye de Westminster.

Un sondage a livré un verdict cinglant sur les conservateurs, bien que Rishi Sunak s’en sorte un peu mieux personnellement. Invités à décrire l’état du pays en un mot, les participants ont cité «cassé», «pagaille», «bazar», «difficultés» et «crise».

(AFP)

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