BalkansSelon la Première ministre serbe, le Kosovo est «au bord du conflit armé»
Ana Brnabic croit que «tous, ensemble», doivent «essayer de préserver la paix». Mais la cheffe du gouvernement serbe critique les mesures de sécurité «unilatérales prises par Pristina».
La situation au Kosovo, où des Serbes ont dressé des barricades dans une nouvelle montée des tensions, est «au bord du conflit armé», a mis en garde, mercredi, la Première ministre serbe, Ana Brnabic. «Nous devons faire de notre mieux, tous ensemble, pour essayer de préserver la paix. Nous sommes vraiment au bord du conflit armé à cause des mesures unilatérales de Pristina», la capitale du Kosovo, a-t-elle déclaré lors d’une conférence avec des ONG serbes.
Peuplée très majoritairement d’albanophones, l’ex-province serbe, qui compte 1,8 million d’habitants, a déclaré, en 2008, son indépendance, que la Serbie ne reconnaît pas. Belgrade encourage les Serbes au Kosovo à défier les autorités locales, au moment où Pristina veut asseoir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire.
Barricades, attaques, grenade
Plusieurs centaines de Serbes qui vivent dans le nord du Kosovo tiennent, depuis le 10 décembre, des barrages pour protester contre l’arrestation d’un ancien policier serbe, paralysant la circulation vers deux postes frontaliers avec la Serbie. Quelques heures après la mise en place des barricades, la police kosovare avait annoncé avoir essuyé trois attaques par arme à feu.
La police de l’Union européenne, déployée dans la région dans le cadre de la mission Eulex, a aussi été visée par une grenade assourdissante qui n’a pas fait de blessés.
Ces dernières tensions sont remontées d’un cran dans le nord du Kosovo, où vivent plus d’un tiers des 120’000 Serbes du pays, lorsque Pristina a annoncé son intention d’y organiser des élections dans des municipalités à majorité serbe, après la démission de tous les élus et policiers serbes dans cette zone. Les autorités kosovares ont finalement repoussé le scrutin au mois d’avril.
«Assurer un environnement sûr et sécurisé»
La force de maintien de la paix au Kosovo (KFOR), dirigée par l’OTAN, a renforcé sa présence dans le nord en y envoyant des troupes et des patrouilles supplémentaires, avait dit, vendredi, le commandant de cette force, le général italien Angelo Michele Ristuccia. Il a assuré que la KFOR disposait «de toutes les capacités, y compris en termes de personnel, pour assurer un environnement sûr et sécurisé et la liberté de mouvement de toutes les communautés, partout au Kosovo».
De son côté, la Serbie a réclamé, vendredi, à la Kfor de lui permettre de déployer ses militaires et policiers dans le nord du Kosovo, sans recevoir de réponse à ce jour. Le président serbe, Aleksandar Vucic, a cependant souligné être «quasiment certain» que cette demande ne serait «pas acceptée».