Islande: Une start-up suisse veut décupler les capacités de captage de CO2 dans l’air

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IslandeUne start-up suisse veut décupler les capacités de captage de CO2 dans l’air

Grâce à l’apport de la société zurichoise Climeworks, une usine va être construite près de Reykjavik, afin de stocker dans la roche l’équivalent du dioxyde de carbone produit par 8600 voitures par an.

Selon Climeworks, la nouvelle usine doit être en fonctionnement d’ici 18 à 24 mois, à proximité de la centrale géothermique de Hellisheidi, près de Reykjavik.

Selon Climeworks, la nouvelle usine doit être en fonctionnement d’ici 18 à 24 mois, à proximité de la centrale géothermique de Hellisheidi, près de Reykjavik.

AFP

Une nouvelle usine capable d’aspirer l’air ambiant pour capter le dioxyde de carbone et l’emprisonner dans la roche va être construite en Islande, multipliant par dix la capacité du site, a annoncé, mardi, la start-up suisse Climeworks.

Baptisée Mammouth, l’installation permettra de retirer, chaque année, 36’000 tonnes de CO2 de l’atmosphère. Elle viendra s’ajouter à la capacité de 4000 tonnes de l’usine Orca, inaugurée en septembre dernier et actuellement la plus grande de ce type au monde. La nouvelle usine doit être en fonctionnement d’ici 18 à 24 mois, selon Climeworks.

Dans cette technologie émergente, utilisant les ressources géothermiques renouvelables de l’Islande, la contribution restera symbolique face aux défis posés par l’excès d’émissions humaines et le dérèglement climatique.

«Capacité pertinente pour le climat»

Le volume de 40’000 tonnes correspond aux émissions moyennes de 8600 voitures en un an ou à la consommation annuelle en énergie de 5000 foyers aux États-Unis, selon l’Agence américaine de protection de l’environnement. L’objectif est toutefois de monter en puissance, pour atteindre un niveau significatif d’élimination de CO2 dans l’air, de l’ordre du milliard de tonnes.

«Nous construisons les fondations d’une capacité à l’échelle de la gigatonne pertinente pour le climat», affirme Jan Wurzbacher, co-PDG de Climeworks.

Du ventilateur à la roche

L’usine, située comme la première à proximité de la centrale géothermique de Hellisheidi, près de Reykjavik, doit consister en 24 unités composées de conteneurs superposés. Des ventilateurs équipés de filtres aspirent l’air pour en isoler les molécules de dioxyde de carbone. Un partenariat avec CarbFix, une entreprise islandaise pionnière dans le stockage souterrain de carbone, permet d’emprisonner le CO2 fraîchement capté en l’enfouissant dans la roche basaltique environnante, à l’aide d’un procédé appelé minéralisation.

La capture et le stockage du dioxyde de carbone dans le sous-sol font partie des méthodes encouragées par le Groupe international d’experts sur le climat (Giec) pour contenir, d’ici 2100, le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.

Une grande usine en 2024

Dix-neuf usines DAC («direct air capture»), la plupart petites, sont actuellement opérationnelles dans le monde, essentiellement en Europe, aux États-Unis et au Canada, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie de novembre 2021.

La première usine à grande échelle, partenariat entre le Canadien Carbon Engineering et l’entreprise pétrolière américaine Occidental Petroleum, doit ouvrir en 2024, dans le sud des États-Unis, et capter jusqu’à un million de tonnes de CO2 par an. La technologie principale de capture de CO2 consiste à l’attraper directement dans les cheminées des usines fortement émettrices, mais le captage dans l’air permet aussi de s’attaquer à du CO2 déjà émis.

(AFP)

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