CurlingSchwarz: «Il ne faut pas se cacher, on a été mauvais»
Les curleurs du CC Genève rentrent bredouilles des Européens de Lillehammer. Ce n’est que la deuxième fois en dix grandes compétitions que cela se produit. No 4 de l’équipe, Benoît Schwarz ne se voile pas la face.
- par
- Renaud Tschoumy
L’équipe du Curling-Club Genève, skippée par Peter de Cruz, participait cette semaine à sa dixième grande compétition internationale (JO, Mondiaux et Européens confondus). Mais, pour la deuxième fois seulement, elle rentrera au pays bredouille. L’équipe genevoise a, en effet, terminé le round-robin des championnats d’Europe de Lillehammer à la cinquième place, et n’a donc pas réussi à se qualifier pour les demi-finales. Elle a certes terminé à égalité avec la Norvège, quatrième et qualifiée, mais comme elle s’était inclinée 6-7 contre le même adversaire lors de son entrée en lice dans le tournoi, elle a été éliminée à la confrontation directe.
Numéro 4 et vice-skip de l’équipe, Benoît Schwarz ne se voile pas la face. Joint par téléphone jeudi en début de soirée depuis Lillehammer, il soulignait à quel point ses coéquipiers et lui avaient mal géré leur début de compétition.
Benoît Schwarz, avez-vous payé jeudi le prix de votre mauvaise entame de compétition?
Voilà, vous avez tout dit! On n’était vraiment pas contents de notre qualité de jeu lors des premières parties (ndlr: deux défaites d’entrée, puis une troisième au quatrième match). Cela nous est déjà arrivé de commencer un grand tournoi par deux défaites (ndlr: notamment aux JO de PyeongChang, d’où le CC Genève était revenu du bronze au cou), mais là, il ne faut pas se cacher, on a été mauvais. On a déjà perdu des matches en jouant bien, cela peut se produire. Mais en début de compétition à Lillehammer, on n’était pas à notre niveau.
À quoi était-ce dû?
Il n’y a pas de domaine particulier à pointer du doigt, ni de membre de l’équipe à blâmer. C’est une accumulation de petites choses qui, mises bout à bout, ont conduit à cette non-qualification. On n’a pas été au top en communication, en technique, en concentration, bref: c’est un tout.
Pourtant, vous auriez pu rêver d’une qualification. Il aurait fallu pour cela que l’Italie s’incline contre la Finlande. Mais vous avez rapidement été fixés…
Oui, on a vu à la moitié de notre match que l’Italie avait gagné. Dès cet instant, on se savait éliminés.
Mais vous avez bataillé jusqu’au bout pour gagner votre dernier match contre l’Allemagne, après un onzième end (7-6). Teniez-vous absolument à bien finir?
Oui, même pour beurre, on voulait gagner. Nous participions tout de même à des championnats d’Europe! Et lorsque nous sommes sur le rink, c’est pour faire le job et gagner, c’est une question d’état d’esprit. Enfin, rester sur une victoire, c’est toujours mieux pour le travail des semaines qui suivent.
Les semaines qui suivent, justement, sont celles qui doivent vous amener au top de votre forme aux JO de Pékin. Dans cette perspective, y a-t-il des enseignements à tirer de votre échec en Norvège?
Les Jeux, c’est autre chose. Quelque chose de totalement différent par rapport à des Mondiaux ou des Européens. La déception qui est la nôtre en ce moment, on doit l’utiliser de la bonne manière pour bien préparer notre tournoi olympique. Ces Européens de Lillehammer nous ont permis de mesurer nos forces et nos faiblesses. On doit travailler là-dessus ces prochains mois. Ce que je dis est un peu bateau, mais c’est vraiment ça. On doit réussir à corriger cette accumulation de petits détails qui n’ont pas fonctionné.
Vous avez évoqué vos faiblesses, mais aussi vos forces: cela veut-il dire que tout n’a pas été négatif?
Non, en effet. À partir du quatrième match, on était sur la bonne voie. On jouait bien, voire très bien. Je suis convaincu que, si nous avions réussi à arracher notre qualification pour les demi-finales, on aurait eu un rôle très intéressant à jouer en fin de compétition. Tout n’est donc pas à jeter. Et puis, nous avons aussi été un peu victimes du changement de règlement: il y a quelques années, on passait par un tie-break pour départager deux équipes qui terminaient à égalité. Là, c’est la confrontation directe qui a fait foi.
Tout cela fait que vous rentrerez sans médaille autour du cou, pour une fois…
Oui, c’est vraiment dommage. On aurait bien voulu perpétuer cette tradition. A nous de faire en sorte que ce ne soit pas le cas la prochaine fois!