AntidopageLes athlètes suisses n’ont jamais été autant testés contre le dopage
Swiss Sport Integrity, en charge notamment de la lutte antidopage, a mené plus de 2700 tests en 2023. Un nouveau record, avec un taux d’infractions qui reste stable.
- par
- Ugo Imsand-Curty (Berne)
L’année 2023 a été une période chargée pour les instances de la lutte antidopage en Suisse. «Le nombre de contrôles auprès des athlètes n’a jamais été aussi élevé», souligne Ernst König, directeur de Swiss Sport Integrity.
2712 tests ont été menés, soit une augmentation de 15% par rapport à 2022. «Nous avons choisi d’augmenter sensiblement notre travail dans les sports d’équipes comme le football ou le hockey sur glace, car les professionnels y sont plus nombreux que dans d’autres disciplines sportives en Suisse.»
17 violations des règles
Ce renforcement des contrôles n’a pas eu une influence significative sur le taux de tests positifs. 17 violations des règles antidopage ont été recensées en 2023. «Ce taux de 0,6% est semblable à celui de pays qui bénéficient des mêmes moyens que le nôtre», compare Ernst König. Le directeur précise néanmoins que le nombre de saisies de produits potentiellement dopants est lui en nette augmentation, avec près de 1500 colis interceptés.
Depuis 2022, Antidoping Suisse s’est transformé pour devenir la fondation Swiss Sport Integrity (SSI), qui a pour mission supplémentaire de lutter contre les manquements à l’éthique et les abus dans le pays.
Rallonge financière dans un «contexte d’urgence»
Le nombre de signalements a encore grimpé en 2023 de 40%, pour atteindre un total de 374 sur l’année. Un véritable “défi” pour la structure à cause du “travail de recherche important”. Dans trois cas, cela a débouché sur des jugements de la chambre disciplinaire du sport, tandis que neuf mesures préventives ont été prononcées.
«Les procédures qu’ils ont déclenchées touchent de nombreux domaines, des dysfonctionnements organisationnels, jusqu’aux atteintes à l’intégrité psychologique, physique, voire sexuelle, explique Markus Pfisterer, responsable de ce département à SSI. Les athlètes issus de la relève représentent environ deux tiers des cas, notamment parce que c’est une population plus vénérable.»
Pour répondre à la charge de travail, une rallonge financière d’un million a été attribuée «dans un contexte d’urgence» à cette lutte contre les manquements à l’éthique et les abus. Le budget de ce département s’élèveà 2,7 millions de francs, sur un budget total de 9 millions pour Swiss Sport Integrity.