Mondiaux de ski alpinJustin Murisier: «Se qualifier avec Alexis était le scénario idéal»
Les Romands sont de retour en descente. Alexis Monney et Justin Murisier ont décroché leur place face à deux skieurs alémaniques pour la descente des Mondiaux de Courchevel-Méribel lors de la sélection interne vendredi.
- par
- Sylvain Bolt Courchevel
Quatre skieurs pour deux dernières places afin de représenter la Suisse lors de la descente des Mondiaux, prévue dimanche (11h) à Courchevel. Marco Odermatt (absent lors du deuxième test comme plusieurs autres cadors de la discipline) et Niels Hintermann (3e à Kitzbühel) ayant assuré leur place, les deux derniers tickets se sont joués entre deux Alémaniques (Stefan Rogentin et Gilles Roulin) et deux Romands (Alexis Monney et Justin Murisier). Et les Romands ont gagné.
L’espoir fribourgeois (3e) et le Valaisan (8e) ont en effet été chercher leur qualification sur la piste l’Eclipse. Car Roulin (15e) et Rogentin (18e) ont terminé derrière. «Si on m’avait dit il y a six mois que je me retrouverais au départ de la descente des Mondiaux, j’aurais ri au nez de cette personne, s’est marré Alexis Monney. Je voulais juste prendre le plus de départs possibles en Coupe du monde et découvrir toutes les pistes pour acquérir de l’expérience. Je n’avais rien à perdre, j’ai le temps d’en faire d’autres. Donc là, je vais juste profiter de cette journée de dimanche!»
Les Romands se sont soutenus
Le descendeur de Châtel-Saint-Denis, 10e à Wengen et 11e à Kitzbühel en janvier, se sentait «un peu tendu» au départ. «Mais j’ai vraiment bien dormi, je me suis réveillé de bonne humeur, a raconté le champion du monde juniors de descente 2020. Je suis arrivé un peu en retard à la reconnaissance, parce qu’on est allé voir un truc avec Justin (Murisier) au Team Hospitality. Sur le télésiège, on s’est demandé l’un à l’autre si tout était clair et sans se le dire, on s’est encouragés.»
Dans l’aire d’arrivée, le Fribourgeois a poussé un gros cri de soulagement en découvrant qu’il avait signé le troisième temps. «Je me suis dit: «Normalement c’est bon!». Mais j’ai quand même vérifié que les deux autres n’étaient pas suisses», a souri le skieur de 23 ans. «Quand j’ai vu que j’étais 8e, je me suis d’abord dit que c’était bon, puis j’ai vu qu’Alexis était 3e, donc il pouvait y avoir encore un Suisse entre nous, a raconté Justin Murisier. Quand j’ai vu Niels (Hintermann) lever les bras, ça m’a rassuré, parce qu’il m’a donné beaucoup de conseils et m’a encore appelé avant ma manche pour me donner son ressenti.»
Murisier prolonge son séjour
Le Bagnard, qui n’avait pas caché son immense frustration lors de sa non-sélection du super-G où il avait été privé de sélection interne, a retrouvé le sourire vendredi à Courchevel. «J’étais tendu sur ces qualifications, parce que tu dois te battre contre les athlètes de ton équipe et pas contre toi, a-t-il expliqué. Je n’aime pas trop cette pression. Je me sens un peu mal pour les autres gars, parce que j’étais dans leur position en super-G. Alexis est jeune, il a vraiment l’envie d’apprendre et on s’entend très bien. Le scénario idéal était qu’on se qualifie tous les deux et on l’a fait.»
A 31 ans, le géantiste ne disputera pas sa discipline de base. Freiné par sa blessure (opération d’une hernie discale début octobre), le skieur de Bruson n’a pas rempli les critères de sélection. Mais il prendra donc part à sa première descente lors de championnats du monde. «C’est au-dessus de mes attentes du début de saison, où je m’imaginais finir dans les 25 meilleurs du monde et disputer les finales, a-t-il souligné. Je me disais que c’était irréaliste et me voilà ici. Je me disais que c’était peut-être mon dernier jour aux Mondiaux, je suis content de prolonger mon séjour et de montrer quelque chose dimanche.»
Dans leurs rôles de parfaits outsiders, les Romands tenteront de créer la sensation sur l’Eclipse. «J’aime ces conditions, surtout la partie basse, où on ne voit rien et où ça tape, témoigne le Valaisan. Mais je dois encore améliorer le haut, où je perds pas mal de temps, où il ne faut pas sortir de la ligne.» Auteur d’un excellent deuxième test chronométré, Alexis Monney ne se rajoute pas de pression supplémentaire. «J’aimerais me faire plaisir, comme d’habitude, skier comme je sais le faire et voir ce que ça donne à l’arrivée.»