ÉthiopieL’état d’urgence imposé a été levé
Mardi, les autorités éthiopiennes ont décidé de supprimer l’état d’urgence qui avait été proclamé le 2 novembre 2021.
Le Parlement éthiopien a levé mardi l’état d’urgence imposé en novembre, lorsque les rebelles tigréens menaçaient de marcher sur Addis Abeba, a annoncé le ministère éthiopien des Affaires étrangères. «La Chambre des députés d’Éthiopie a approuvé aujourd’hui la levée de l’état d’urgence imposé pour six mois», a twitté le ministère.
«La Chambre des députés d’Éthiopie a approuvé aujourd’hui la levée de l’état d’urgence imposé pour six mois», a twitté le ministère éthiopien des Affaires étrangères, trois mois avant l’échéance prévue. Ce vote des députés éthiopiens a fait suite à une proposition du cabinet du Premier ministre Abiy Ahmed visant à assouplir l’état d’urgence de temps de guerre imposé initialement pour une période d e six mois.
Arrestations de masse
L’état d’urgence avait été proclamé le 2 novembre, alors que des combattants du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) venaient de s’emparer de deux villes stratégiques sur la route menant à la capitale éthiopienne Addis Abeba.
Aux termes de l’état d’urgence, des arrestations de masse de Tigréens avaient été menées à Addis Abeba et dans le reste du pays, déclenchant une série de condamnations d’organisations internationales de défense des droits de l’homme. L’état d’urgence avait également coïncidé avec une mobilisation des forces éthiopiennes et le début d’une campagne de bombardements par drones qui ont finalement repoussé les forces rebelles vers le Tigré.
En décembre, Addis Abeba a annoncé que l’armée ne les y poursuivrait pas mais plusieurs frappes de drones ont touché le Tigré, dans les semaines suivantes. Fin janvier, le TPLF a annoncé avoir repris les combats dans la région voisine de l’Afar, après des attaques selon lui de forces progouvernementales sur ses positions.
Plusieurs milliers de morts
Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Éthiopiens dans des conditions proches de la famine, selon les Nations unies. Le Tigré est depuis plusieurs mois soumis à ce que l’ONU qualifie de «blocus de facto» de l’aide humanitaire, chaque camp s’en renvoyant la responsabilité. Washington accuse le gouvernement de bloquer l’aide, tandis qu’Addis Abeba impute la situation aux incursions rebelles.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a estimé en janvier que près de 40% de la population du Tigré souffrait de «pénurie extrême de nourriture». Le PAM a précisé que les ONG humanitaires internationales opérant dans la région sont à court de carburant et contraintes d’apporter à pied leur aide aux civils souffrant de malnutrition.