JuraAprès l’émeute, les ultras du HC Ajoie fourniront leur ADN
Les fans ajoulots qui ont agressé des supporters biennois et des policiers jurassiens n’échappent pas à un prélèvement génétique.
- par
- Vincent Donzé
Une dent cassée pour un policier, des hématomes multiples pour un autre et des chaises balancées sur la terrasse de «Chez la Soph», au «Petit Café de la Gare» de Porrentruy, tel est le bilan d’une émeute survenue le 19 décembre dernier, les ultras ajoulots ayant traversé les voies à la gare pour en découdre avec leurs adversaires.
Quatorze fans du HC Ajoie ont été interdits de périmètre, suite à cette rixe survenue après un match contre le EHC Bienne, une 9e défaite de rang pour un club qui n’a pas redressé la barre par la suite. «Le Quotidien Jurassien» rapporte qu’une demi-douzaine d’ultras ont contesté la prise d’un échantillon ADN, mais ceux qui ont été filmés par des caméras de surveillance n’y couperont pas.
Jets de pierre
Des supporters du groupe de supporters «Enraigi’16» ont riposté par des jets de pierre au spray au poivre des gendarmes. Vu la gravité des faits, le Ministère public a ordonné des prélèvements d’ADN, une décision contestée devant la Chambre pénale des recours.
Les prévenus ont prétendu avoir été désorientés par le spray au poivre. Un supporter a affirmé être entré «Chez la Soph» pour boire une bière, mais une vidéo le montre en train de donner des coups de poing à un policier et lancer du mobilier.
Grâce aux images, l’implication des uns et des autres est suffisamment établie, ce qui justifie un prélèvement d’ADN. Dans trois cas, la Chambre pénale des recours s’est pourtant opposée à un prélèvement: deux prévenus ne sont pas suffisamment impliqués dans l’émeute, selon les images, mais la moitié des frais judiciaires leur a été attribuée.
Absence de casier
Il n’y a qu’un prévenu totalement blanchi et indemnisé, vu son jeune âge et l’absence de casier judiciaire. L’ensemble des prévenus seront encore jugés pour rixe, éventuellement émeute, violence contre les autorités, refus d’obtempérer et… pour avoir traversé les voies de chemin de fer.
Dans le Jura, une interdiction de périmètre vaut pour la Raiffeisen Arena de Porrentruy, le stade de la Blancherie de Delémont et le Centre de loisirs de Saignelégier, dans le cadre d’un concordat instituant des mesures contre la violence lors de manifestations sportives.
Moindre occasion
Le groupe de supporters «Enraigi’16» affirme déplorer la violence qui a eu lieu après le match du 19 décembre. Il considère que le seul but de la police cantonale est «de nous effacer à la moindre occasion». «Les contacts entre notre groupe et les autorités sont brouillés», indiquaient les ultras suite à l’émeute.
Le mois dernier, «Enraigi’16» a pris la décision de boycotter le premier tour du prochain championnat «suite aux nouvelles mesures prises au sein de la patinoire»: le groupe «ne se voit pas assister à des matches sans pouvoir consommer de l’alcool». Et sans fumer…