PandémieLes pertes du secteur aérien vont dépasser les 50 milliards en 2021
L’Iata, l’association des compagnies aériennes, a annoncé lundi des prévisions plus pessimistes que prévu. Le secteur restera encore dans le rouge l’année prochaine en raison du Covid.
Les compagnies aériennes devraient essuyer une perte mondiale cumulée de 51,8 milliards de dollars cette année en raison du Covid-19, et rester dans le rouge en 2022 avec une perte toutefois réduite à 11,6 milliards, a affirmé lundi l’Association du transport aérien (IATA).
Ces prévisions, publiées à l’occasion de l’Assemblée générale de l’IATA à Boston aux États-Unis, sont plus pessimistes que celles diffusées en avril, quand l’organisation s’attendait à une perte de 47,7 milliards cette année. L’IATA a aussi révisé à la hausse la perte subie par les compagnies en 2020, à 137,7 milliards contre 126,4 précédemment évoqués.
Malgré la «magnitude énorme» de la situation sanitaire sur le secteur aérien, qui va se traduire par des pertes cumulées de plus de 200 milliards de dollars entre 2020 et 2022, «nous avons largement dépassé le point le plus bas de la crise», a affirmé le directeur général de l’IATA, Willie Walsh.
«Pour survivre, les compagnies ont spectaculairement réduit leurs coûts et adapté leur activité à toutes les opportunités disponibles», comme le développement du fret, dont la demande a explosé, a-t-il remarqué.
Les compagnies américaines redresseront la barre en 2022
La situation reste néanmoins très contrastée selon les grandes zones d’activité: les compagnies américaines, qui bénéficient d’un solide marché intérieur, seront «les seules en territoire financier positif en 2022 avec un bénéfice attendu de 9,9 milliards de dollars», selon l’IATA.
De leur côté, les compagnies européennes, davantage exposées aux réseaux long-courrier encore paralysés par les fermetures de frontières et restrictions, resteront nettement déficitaires en 2022 avec une perte prévue de 9,2 milliards de dollars, toutefois divisée par deux par rapport à 2021 (20,9 milliards).
De fait, les marchés intérieurs dans leur ensemble devraient atteindre en 2021 quelque 73% de la demande de 2019, dernière année pleine avant la crise, et 93% en 2022.
En revanche, les déplacements aériens internationaux resteront déprimés, à 22% des niveaux de 2019 en 2021, et 44% en 2022, selon l’IATA.
Le nombre de voyageurs redécolle grâce au vaccin
À l’échelle mondiale, l’IATA s’attend aussi à ce que 2,3 milliards de personnes prennent l’avion en 2021 et 3,4 en 2022, un niveau «similaire aux niveaux de 2014, et bien inférieur aux 4,5 milliards de 2019». Ce chiffre était tombé à 1,8 milliard en 2020.
«Les gens n’ont pas perdu leur envie de voyager, comme nous le voyons dans la reprise solide des marchés intérieurs. Mais ils sont empêchés de voyager à l’international par des restrictions, des incertitudes et des complexités», a constaté Willie Walsh.
Pour lui, «la liberté de voyager représente une bonne incitation pour que davantage de personnes se fassent vacciner. Les gouvernements doivent coopérer et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire en sorte que les vaccins soient disponibles pour tous ceux qui en veulent».
Objectif zéro émission nette de CO₂ d’ici à 2050
Les compagnies aériennes du monde entier se sont engagées lundi à atteindre «zéro émission nette de CO2» d’ici à 2050 pour lutter contre le réchauffement climatique, lors de l’assemblée générale de leur association. Cet objectif «audacieux» est aussi une «nécessité», qui va «assurer la liberté de voler des générations futures», a argumenté le directeur général de l’IATA, Willie Walsh. AFP