Berne: Palais fédéral évacué: le Valaisan arrêté portait des traces d’explosifs

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BernePalais fédéral évacué: le Valaisan arrêté portait des traces d’explosifs

Un large périmètre autour du Palais fédéral a été bloqué. Un homme en tenue de combat a tenté de pénétrer le bâtiment. Il a été interpellé.

Christine Talos
Yannick Weber
par
Christine Talos
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Yannick Weber

La tension était à son comble mardi après-midi au cœur de Berne. La police bernoise a déployé les grands moyens autour du Palais fédéral. Tout le périmètre, d’une centaine de mètres autour du bâtiment, y compris la place Fédérale, a été bouclé et évacué.

Selon la police bernoise, un homme suspect, «portant notamment un gilet pare-balles» a abandonné sa voiture et a tenté d’entrer dans le Palais fédéral par l’entrée côté terrasse, vers 14h. «Lors du contrôle d'identité qui a suivi, un test rapide s'est révélé positif aux explosifs», ajoute la police.

Le Valais participe à l’enquête

Dès lors, les agents ont recherché d’éventuels explosifs aussi dans la voiture qui stationnait devant le Palais fédéral «Le véhicule représentait un danger concret», disent les forces de l’ordre. Ce n’est que vers 19h que le dispositif a finalement pu être levé.

La police ne donne que peu d’informations sur l’homme qui a été arrêté. On apprend toutefois que la police cantonale valaisanne collabore à l’enquête, qui est menée par le Ministère public de la Confédération. Fedpol et la police bernoise y participent aussi. «Des examens médicaux concernant l’état physique et psychique de l’homme sont en cours», conclut la police. Selon «Blick», il s’agit d’un homme atteint de troubles psychiques.

Des véhicules des transports publics sont stoppés là et c’est volontaire, indique la police, qui veut protéger la population en cas d’explosion.

Des véhicules des transports publics sont stoppés là et c’est volontaire, indique la police, qui veut protéger la population en cas d’explosion. 

20min/Mara Wehofsky

La police avait pris de grosses précautions. Elle fait stationner des trams et bus sur la rue avoisinante pendant l’inspection du véhicule. Comme elle le confirme, «il s'agissait de protéger la population, concrètement de la protéger contre les éclats» en cas d’explosion.

«Ce n’était pas un exercice»

Le porte-parole du Conseil fédéral, André Simonazzi, a indiqué au média Argovia Today qu’une alarme avait retenti dans le Palais fédéral et que l’aile ouest du bâtiment, où travaillent les ministres Élisabeth Baume-Schneider et Ignazio Cassis, avait dû être évacuée. «Il y a des exercices d’évacuation chaque année, mais cette fois-ci, ce n’était pas un exercice, a-t-il confié. Et de relativiser: «Cela arrive parfois que l’on doive quitter le bâtiment s’il y a une menace». Dans les images publiées sur Twitter, on pouvait apercevoir une foule d’employés ainsi que la conseillère fédérale jurassienne attendre dehors, sur la terrasse du Parlement. Les journalistes du Centre des médias ont également été priés de ne pas quitter leur lieu de travail sur la Bundesgasse.

Sécurité renforcée depuis une vingtaine d’années

La sécurité du Palais fédéral n’a été renforcée que depuis l’attentat du Parlement zougois qui avait fait 15 morts en septembre 2001. Auparavant, on pénétrait dans le vénérable bâtiment comme dans un moulin ou presque. Du coup, des intrus entraient régulièrement dans la bâtisse verte. Dans les années 1990, des moudjahidin iraniens étaient parvenus à entrer dans la salle du National pour y distribuer des tracts. En décembre 2000, des activistes kurdes s’étaient mêlés à un groupe de visiteurs avant de se barricader dans l’antichambre du Conseil des États. Des autonomistes jurassiens en avaient fait de même quelques mois plus tard. Mais malgré une sécurité renforcée, des activistes du climat avaient quand même réussi à accéder à la tribune du National pour y déployer une banderole.

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