France: Près de deux tonnes d’ivoire détruites pour endiguer son commerce

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Des défenses d’éléphants et des objets, dont des statues, ont été brûlés, mardi, en France, pour freiner le commerce illégal d’espèces protégées. Au total, l’opération a concerné 1800 kg d’ivoire.

Près de 1800 kilos d’ivoire, dont deux tiers d’objets remis par des particuliers, ont été détruits, mardi, à Reims (France).

Près de 1800 kilos d’ivoire, dont deux tiers d’objets remis par des particuliers, ont été détruits, mardi, à Reims (France).

AFP

Des défenses d’éléphants, des bijoux, des statuettes réduits en cendres: 1,8 tonne d’ivoire, dont deux tiers d’objets remis par des particuliers, a été détruite, mardi, à Reims (F) à l’initiative d’une ONG, pour contribuer à endiguer le commerce d’ivoire, fatal aux éléphants.

De la défense brute ou travaillée au jeu de mah-jong, de la sculpture phallique au bracelet, ces 1800 kilos d’objets, l’équivalent des défenses d’environ 180 éléphants, ont d’abord été broyés, puis incinérés, sous le contrôle d’un huissier.

Coorganisée par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), une ONG dont le siège français est à Reims, et l’Office français de la biodiversité (OFB), cette destruction de grande ampleur vise à endiguer le commerce de l’ivoire et à alerter «sur un trafic responsable de la mort de milliers d’éléphants chaque année». Elle «montre symboliquement que l’ivoire n’a de valeur que pour les éléphants», a souligné le directeur d’IFAW France, David Germain-Robin.

Il ne reste aujourd’hui que 400’000 éléphants en Afrique, soit un déclin de 70% par rapport aux années 1970, principalement dû au braconnage, tandis qu’en un siècle, les populations d’éléphants ont chuté de plus de 90 pour cent.

Inciter les particuliers à rendre des objets

En 2015, l’IFAW a lancé une campagne baptisée «Je donne mon ivoire», pour inciter les particuliers à remettre leurs objets afin de les détruire. Une initiative couronnée de succès, de nombreux particuliers cherchant à se défaire de leur ivoire, «par conviction éthique ou faute de pouvoir les vendre légalement suite aux dernières évolutions de la réglementation», selon Mia Crnojevic-Cherrier, chargée de campagnes au sein de l’ONG. Encore aujourd’hui, «des milliers d’éléphants sont braconnés chaque année» pour alimenter le commerce d’ivoire, assure-t-elle.

Certaines pièces détruites sont «des objets magnifiques», et leur destruction peut «susciter l’incompréhension», a relevé Loïc Obled, directeur général délégué de l’OFB. Mais «dès lors que l’ivoire n’est pas légal, nous souhaitons le soustraire du marché, pour tarir ce marché».

Selon l’IFAW, les musées en France sont peu demandeurs de recevoir ce type d’objets, car leurs collections en regorgent déjà. Néanmoins, l’IFAW et l’OFB les ont fait évaluer par un expert indépendant, pour vérifier que le stock ne comprenait pas d’objets dits de «haute importance, culturelle, artistique ou historique». Aucun ne rentrait finalement dans cette catégorie.

Un des trafics «les plus lucratifs»

«Estimé à plus de 20 milliards de dollars au niveau mondial, le commerce illégal d’espèces de faune et de flore sauvages protégées fait partie des trafics les plus lucratifs» et émane très souvent d’«organisations criminelles structurées, disposant d’une véritable stratégie», souligne la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Sarah El Haïry.

(AFP)

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