Suisse – De l’éolien et du solaire pour réduire les importations d’électricité

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SuisseDe l’éolien et du solaire pour réduire les importations d’électricité

Des chercheurs de l’Empa et de l’Uni de Genève ont calculé qu’il faudrait dix fois plus d’énergie photovoltaïque et 120 fois plus d’éolien pour réduire la dépendance de la Suisse, vis-à-vis de l’étranger.

Les chercheurs prônent une hausse massive de la production d’énergie éolienne qui devrait passer à douze térawattheures, contre 0,1 TWh actuellement. Le solaire devrait aussi fortement augmenter.

Les chercheurs prônent une hausse massive de la production d’énergie éolienne qui devrait passer à douze térawattheures, contre 0,1 TWh actuellement. Le solaire devrait aussi fortement augmenter.

20min/Matthias Spicher

Davantage de pompes à chaleur dans les bâtiments, davantage de voitures électriques sur les routes. Ces tendances, qui répondent à la stratégie de la Suisse pour atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050, auront pour conséquence d’augmenter la demande d’électricité dans notre pays. Mais aujourd’hui, la Suisse est déjà tributaire des importations des pays voisins, à hauteur de 11% de sa consommation. Des importations qui présentent en outre une forte empreinte carbone, car issues pour beaucoup de centrales à gaz ou à charbon. Du coup, des chercheurs de l’Empa et de l’Université de Genève ont travaillé sur des scénarios pour diminuer cette dépendance, tout en misant sur des énergies renouvelables.

20% d’électricité en plus nécessaire

Les chercheurs ont donc calculé les besoins supplémentaires en électricité en Suisse, ces prochaines années. Ils les ont estimé à environ 12 térawattheures par an. Soit 20% de plus qu’aujourd’hui. En outre, il faudra remplacer l’électricité nucléaire, puisque le Conseil fédéral prévoit de sortir progressivement de l’atome. Or, ce remplacement doit se faire par des énergies renouvelables qui sont nettement plus irrégulières en termes de productivité, relèvent les scientifiques.

Les chercheurs ont donc développé différents scénarios et analysé comment le mix électrique suisse devait se composer, afin de minimiser les importations – et donc les émissions de gaz à effet de serre liées à l’électricité. Selon eux, la part d’électricité importée va de toute façon augmenter et donc les émissions de CO₂ aussi. Mais celles-ci seront partiellement compensées par l’électrification croissante du chauffage et de la mobilité, qui entraîneront une réduction de ces émissions jusqu’à 45%.

Surtout des besoins en hiver

C’est surtout en hiver que la Suisse va dépendre de l’étranger en raison des rendements moindres de l’énergie solaire. Aux yeux des chercheurs, le scénario qui a obtenu les meilleurs résultats en termes de réduction des émissions prévoit un décuplement du solaire à 25 térawattheures (2,7 TWh actuellement), et une augmentation massive de l’énergie éolienne d’environ 12 térawattheures (0,1 TWh actuellement), sot 120 fois plus qu’aujourd’hui. «Cette énergie est majoritairement produite en hiver et la nuit», explique Martin Rüdisüli. «Elle peut donc contribuer à réduire notre dépendance aux importations pendant ces périodes.»

Les auteurs de l’étude estiment en outre que le stockage saisonnier de l’énergie constitue un défi de plus en plus important. Dans tous les scénarios calculés, il faut s’attendre à d’importants excédents d’électricité en été en raison du développement du photovoltaïque. Selon les chercheurs, le plus grand potentiel pour transférer ces excédents en hiver réside dans les technologies «Power-to-X», qui permettent de transformer l’électricité excédentaire en vecteurs énergétiques chimiques stockables tels que l’hydrogène ou le méthane synthétique, ainsi que dans les accumulateurs thermiques tels que les champs de sondes géothermiques.

L’électricité importée très polluante

(cht)

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