LondresPommes pourries devant la police pour dénoncer ses crimes sexuels
Quelques jours après les aveux d’un officier violeur en série, une association a déposé 1071 pommes pourries devant Scotland Yard, une par agent signalé pour violence sexuelle ou domestique.
Plus de 1000 pommes pourries ont été jetées, vendredi, devant le siège de la police britannique, à Londres, pour dénoncer les crimes sexuels de certains agents, dont l’un a reconnu, récemment, être un violeur en série. Après ses aveux, la Metropolitan Police – surnommée la Met – avait indiqué, lundi, que les dossiers de 1071 officiers et agents ayant fait l’objet d’un signalement pour violence domestique ou violences sexuelles présumées, ces dix dernières années, allaient être réexaminés, pour s’assurer que les décisions appropriées ont bien été prises.
L’association d’aide aux victimes de violences domestiques Refuge a donc décidé de disperser, vendredi, devant Scotland Yard, 1071 pommes pourries, autant que le nombre de policiers signalés. «On nous répète encore et encore qu’il s’agit juste d’une pomme pourrie ici ou là, mais c’est en réalité un problème fondamental dans la police», a dénoncé Ruth Davison, présidente de Refuge. «Il faut le dénoncer maintenant, car la vie de femmes est en jeu», a-t-elle ajouté, appelant à la suspension de tout policier accusé de violences le temps de l’enquête.
Cette mobilisation intervient après qu’un policier de 48 ans eut plaidé coupable lundi, devant un tribunal londonien, de 24 viols et de multiples agressions sexuelles contre douze femmes, entre 2003 et 2020. Cet officier, qui terrorisait ses victimes en mettant en avant ses fonctions, a été licencié, mardi, de la police.
Grave crise de confiance
L’affaire a d’autant plus choqué qu’elle intervient moins de deux ans après la mort d’une Londonienne de 33 ans, Sarah Everard, violée et tuée par un policier qui l’avait arrêtée sous un prétexte, en mars 2021. Il a depuis été condamné à la prison à vie.
Ce crime a aggravé la crise de confiance des Londoniens envers Scotland Yard, accusée d’avoir ignoré des signaux inquiétants sur son comportement. «En ce moment, en tant que femme ou en tant que jeune fille, comment peut-on, si on est agressée, se sentir en confiance pour aller à la police, tout en sachant que la personne à qui on parle peut être un prédateur?» s’est interrogée Ruth Davison. «Je ne peux pas croire qu’on soit dans un contexte où on dit à nos enfants qu’ils ne sont pas forcément en sécurité s’ils approchent la police.»