Pakistan: Les funérailles de l’ex-président Musharraf ont eu lieu

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L’enterrement de l’ancien président pakistanais Pervez Musharraf, décédé dimanche à 79 ans, a attiré des milliers de personnes, mardi.

Pervez Musharraf s’était autoproclamé président en juin 2001.

Pervez Musharraf s’était autoproclamé président en juin 2001.

AFP/Photo d’archives

Des milliers de personnes ont assisté mardi, à Karachi, aux funérailles de l’ancien président pakistanais Pervez Musharraf, qui laisse un héritage controversé dans son pays, dont il avait fait un allié des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda. Le général Musharraf, dernier dirigeant militaire du Pakistan, est mort dimanche à l’âge de 79 ans à Dubaï, où il était traité depuis 2016 pour une amylose, une pathologie rare touchant les organes vitaux.

Des prières ont été récitées dans un camp militaire de Karachi (sud) lors d’une cérémonie sobre, à laquelle ont pris part environ 10’000 personnes, principalement des militaires en service ou à la retraite, a constaté un journaliste de l’AFP.

La dépouille, qui avait été rapatriée lundi dans cette ville où la famille de cet ancien commando d’élite né à Delhi, le 11 août 1943, avait fui après la partition de l’Inde, devait ensuite être inhumée dans un cimetière militaire. Ni le président Arif Alvi, ni le Premier ministre, Shehbaz Sharif, ni le chef d’état-major de l’armée, Asim Munir, n’ont assisté aux obsèques, qui n’ont fait l’objet d’aucune annonce officielle de la part du gouvernement ou de l’armée.

Personnage contesté

Au Pakistan, où l’armée est toujours extrêmement puissante même si elle n’est plus au pouvoir, le général Musharraf reste un personnage contesté. Dans son éditorial lundi, Dawn, le principal quotidien anglophone du pays, l’a décrit comme «une sorte d’énigme, son régime autoritaire ayant été émaillé de réformes libérales».  «Cependant, les erreurs de feu le général ont été considérables, la principale et la plus impardonnable étant d’avoir fait dérailler le processus constitutionnel», a ajouté le journal.

Pervez Musharraf avait renversé en octobre 1999 le gouvernement civil de Nawaz Sharif, sans effusion de sang. Il s’était autoproclamé président en juin 2001, avant de remporter en avril 2002 un référendum controversé. Initialement perçu comme un modéré, il s’était érigé en principal allié régional de Washington dans la lutte contre Al-Qaïda, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Croissance économique

Pendant ses neuf années au pouvoir, le Pakistan a vu sa croissance économique décoller, sa classe moyenne se développer, les médias se libéraliser et l’armée jouer la carte de l’apaisement face à l’Inde rivale. Mais il a aussi suspendu deux fois la Constitution et été accusé d’abus des droits de l’homme, à l’encontre de ses opposants.

L’assaut sanglant contre des islamistes lourdement armés réfugiés dans la mosquée Rouge d’Islamabad à l’été 2007, ses tentatives de limoger le président de la Cour suprême et l’imposition de l’état d’urgence la même année, avaient fini par le rendre très impopulaire. Il avait finalement été contraint à la démission en août 2008, après une déroute électorale, préférant cette issue à une probable destitution.

(AFP)

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