EnvironnementLa justice suédoise va lancer un procès contre l’État pour inaction climatique
À l’origine de la plainte, Greta Thunberg et d’autres militants écologiques demandent à Stockholm de «faire sa part dans la lutte mondiale» pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
La justice suédoise a accepté, mardi, d’instruire un procès contre Stockholm pour inaction climatique, après une plainte déposée par la militante Greta Thunberg et des centaines d’autres jeunes Suédois. C’est la première fois qu’une telle accusation est instruite dans le pays nordique, où elle débouchera soit sur des audiences publiques, soit sur une procédure sous forme écrite, a précisé le tribunal de Nacka, dans la banlieue de la capitale.
À l’origine de la plainte administrative, déposée en novembre, l’association Aurora demande à l’État de «faire sa part dans la lutte mondiale» pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. L’État doit aussi examiner ses possibilités maximales de réduction d’émissions, selon les capacités «technologiques et économiques» en Suède, réclame l’association dans sa plainte.
Le tribunal de Nacka a annoncé donner trois mois à l’État pour répondre aux poursuites.
«Une trahison sans précédent»
Greta Thunberg, une des premières signataires de la plainte, attaque régulièrement les responsables politiques et les gouvernements pour leur inaction supposée en matière climatique. Lundi, elle avait affirmé que le manque d’action des gouvernants constituerait une «trahison sans précédent» face au dérèglement climatique.
Les plaintes pour contraindre les États à agir pour le climat se sont multipliées en Europe, ces dernières années, sous l’initiative d’associations et de citoyens. L’année dernière, l’État français a été reconnu coupable de son inaction climatique après le dépôt d’une plainte par près de deux millions de Français.
En 2019, la Cour suprême des Pays-Bas avait, dans une décision historique, ordonné au gouvernement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 25% d’ici 2020, après la plainte d’une association d’écologistes.