Syrie – Près de 90 morts en trois jours de combats entre les forces kurdes et l’EI

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SyriePrès de 90 morts en trois jours de combats entre les forces kurdes et l’EI

Après l’attaque d’une prison syrienne par le groupe État islamique, les combats entre les forces djihadistes et kurdes se sont poursuivis. Depuis jeudi, ils ont fait près de 90 morts, forçant les civils à fuir.

Suite aux violents combats entre Kurdes et djihadistes, de nombreux civils sont contraints de fuir la région.

Suite aux violents combats entre Kurdes et djihadistes, de nombreux civils sont contraints de fuir la région.

AFP

Les combats se sont poursuivis, samedi, pour le troisième jour de suite, consécutif entre le groupe État islamique (EI) et les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, à la suite d’une attaque djihadiste d’ampleur qui a fait près de 90 morts.

«Au moins 28 membres des forces de sécurité kurdes, cinq civils et 56 combattants de l’EI ont été tués» depuis le début de l’attaque contre la prison de Ghwayran, l’une des plus grandes abritant des djihadistes en Syrie, a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

En première ligne, les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par des combattants kurdes et soutenues par la coalition internationale antidjihadiste, ont vaincu en 2019 l’EI en Syrie, en le chassant de son dernier fief de Baghouz, dans la province de Deir Ezzor. Malgré sa défaite, le groupe mène des attaques meurtrières, notamment dans le vaste désert syrien, qui s’étend de la province centrale de Homs jusqu’à celle de Deir Ezzor, à la frontière avec l’Irak.

Évadés par dizaines

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’EI a lancé un assaut contre cette prison située dans la ville de Hassaké, qui abrite 3500 membres présumés de son organisation, parmi lesquels des dirigeants, a encore affirmé l’OSDH. Selon l’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, les djihadistes «s’étaient emparés d’armes qu’ils avaient trouvées» dans l’armurerie du centre de détention.

L’OSDH a également affirmé que la prison était encerclée par les forces kurdes, avec le soutien des forces aériennes de la coalition internationale, et que des centaines de prisonniers de l’EI avaient été arrêtés. Des dizaines de détenus ont réussi à s’enfuir à la suite de cette attaque, la plus importante depuis la défaite de l’EI en Syrie, en 2019.

«Des combats intenses» ont eu lieu dans des quartiers situés au nord de la prison de Ghwayran, où des raids ont tué plus de 20 combattants de l’EI, selon les FDS, qui ont saisi des ceintures explosives, des armes et des munitions. Et ces combats ont déclenché un exode de civils, qui ont fui la région dans le froid.

Besoin de combattants

Vendredi, l’EI a revendiqué l’attaque contre la prison, indiquant que l’objectif de cette opération était «de libérer les prisonniers». Le groupe «veut aller au-delà de son statut de réseau terroriste et criminel, et pour ce faire, il a besoin de plus de combattants», a déclaré Nicholas Heras, du Newlines Institute, à Washington. «Les évasions de prison représentent la meilleure opportunité pour l’EI de retrouver sa force dans les armes, et la prison de Ghwayran est une bonne cible, car elle est surpeuplée…»

De nombreuses prisons dans les zones syriennes contrôlées par les Kurdes, où une grande partie de l’ancienne «armée» de l’EI est détenue, étaient à l’origine des écoles et sont donc mal adaptées pour garder des détenus pour de longues périodes. Selon les autorités kurdes, qui contrôlent de vastes zones du nord de la Syrie, 12’000 djihadistes de plus de 50 nationalités sont détenus dans les prisons sous leur contrôle.

(AFP)

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