Football féminin - Sally Julini: «Important de gagner pour rester en confiance»

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Football fémininSally Julini: «Important de gagner pour rester en confiance»

La Genevoise de 19 ans représente l’avenir de l’équipe de Suisse. La milieu de terrain se confie avant le match amical de la Nati contre l’Irlande du Nord. 

Florian Paccaud
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Florian Paccaud
Sally Julini compte 3 sélections en équipe nationale.

Sally Julini compte 3 sélections en équipe nationale.

Marc Schumacher/freshfocus

En camp d’entraînement sous le soleil de Marbella depuis le début de la semaine, l’équipe de Suisse prépare ses prochaines échéances: un déplacement en Roumanie le 8 avril puis la réception de l’Italie à Thoune le 12. Deux rencontres décisives dans l’optique d’une qualification pour la Coupe du monde 2023 en Australie/Nouvelle-Zélande.

Le sélectionneur Nils Nielsen doit composer sans la capitaine Lia Wälti (Arsenal), l’attaquante Ana-Maria Crnogorcevic (Barcelone), Luana Bühler (Hoffenheim) ni Coumba Sow (Paris FC) – quatre titulaires indiscutables – pour les matches amicaux contre l’Irlande du Nord (dimanche à 12h) et l’Autriche (mardi à 18h).

Sept joueuses nées dans les années 2000 ont été convoquées pour ce rassemblement. L’occasion pour elles de faire leur preuve afin d’être du voyage pour l’Euro en Angleterre cet été (6-31 juillet). Sally Julini (Olympique Lyonnais) en fait partie. La Genevoise de 19 ans, actuellement prêtée à Guingamp, représente l’avenir de l’équipe de Suisse. Interview.

Sally Julini, plusieurs cadres sont absentes: quel impact cela a sur le groupe? Et sur vous?

Ce sont des joueuses expérimentées, donc forcément cela se ressent. Mais tout le monde se donne à fond et le niveau n’a pas baissé. On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres. J’espère avoir plus de temps de jeu pour ces deux matches et, si c’est le cas, je vais faire de mon mieux pour me mettre en évidence.

La Suisse reste sur sept victoires d’affilée, mais Nils Nielsen a dit vouloir réaliser des essais tactiques. Quelle est l’importance du résultat pour ces deux rencontres?

C’est important de conserver notre dynamique positive. Même si ce n’est que des matches amicaux, c’est important de gagner pour rester en confiance.

Vous avez également joué avec l’équipe de France junior, mais vous avez finalement opté pour la Nati. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce choix?

Ayant grandi en Suisse, je voulais jouer pour mon pays. C’était vraiment un choix dicté par le cœur et non par des critères sportifs.

Vous avez prolongé votre contrat jusqu’en 2024 avec l’Olympique Lyonnais et vous êtes professionnelle. Quel est votre parcours?

Je suis née à Genève, ma mère est 100% Suissesse et mon père est Ivoirien et Guadeloupéen, ce qui veut dire que je suis aussi Française. J’ai évolué au centre national de l’équipe de Suisse à Bienne pendant 3 ans. Et, ensuite, je suis directement partie à Lyon. Donc je joue en France depuis que j’ai 15 ans, ce qui m’a ouvert les portes des équipes tricolores junior.

Partir si jeune dans un autre pays, cela n’a pas dû être évident…

Comme je suis déjà partie de Genève pour Bienne alors que je n’avais que 12 ans, j’étais habituée. Donc cela n’a pas changé grand chose, Lyon n’étant pas trop éloigné de Genève. La différence était que je rentrais moins. Mais avec le temps, je me suis habituée. Donc cela n’a pas été un grand changement pour moi.

Vous êtes arrivée à 15 ans au sein de la meilleure équipe d’Europe. Qu’est-ce que cela fait de jouer avec des joueuses comme Wendy Renard et Ada Hegerberg?

On apprend beaucoup. D’abord j’étais avec les jeunes mais très rapidement, je me suis entraînée avec les professionnelles. Au début, on a une très grosse pression, car c’est vraiment le top niveau. Quand je suis passée dans le cadre de l’équipe A, c’était vraiment très exigeant. Il faut toujours donner le meilleur de soi et être dans les meilleures à l’entraînement, car c’est vraiment la mentalité de ces joueuses. C’est ce qu’elles font de leur vie. Etant jeune, elles sont vraiment un exemple à suivre, pour espérer avoir les mêmes carrières qu’elles.

Actuellement, vous êtes prêtée à Guingamp pour acquérir du temps de jeu. Comment est-ce que cela se passe?

Très bien. Je suis arrivée il y a un mois, pour avoir du temps de jeu. C’est aussi important pour évoluer en équipe nationale. A Lyon, j’étais en manque de rythme, car, avec toute la concurrence, je ne jouais pas beaucoup. En Bretagne, je suis titulaire, c’est important pour la confiance, cela me fait beaucoup de bien. En plus, j’ai été très bien accueillie par le coach et l’équipe.

Quels sont vos objectifs pour le futur?

Jouer pour avoir du rythme. Avec la sélection, j’espère aller à l’Euro et pour ça il faut avoir des minutes dans les jambes. Et avec cela et un peu plus d’expérience, cela pourrait m’aider pour revenir à Lyon et m’y imposer. C’est l’objectif.

Vous êtes appelée à devenir l’une des futures cadres de l’équipe de suisse. Comment est-ce que vous le vivez?

C’est une source de motivation. Mais ce n’est pas facile. Rien n’est acquis, et il faut beaucoup travailler. Il y a aussi beaucoup de moments difficiles, où je ne suis pas à mon niveau. Donc il y a aussi beaucoup de remises en question, car je sais qu’on attend beaucoup de moi. C’est une certaine pression, mais pour le moment je la gère plutôt bien.

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